Facteurs de risque d'ostéite au cours des infections du pied diabétique - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
L'ostéite est une complication fréquente des infections du pied diabétique (IPD). Elle conditionne la prise en charge et le pronostic des patients. L'objectif de notre étude était d'identifier les facteurs de risque d'ostéite au cours des IPD.
Matériels et méthodes |
Etude rétrospective et comparative sur une période de 7 ans [2017-2023] colligeant les patients pris en charge pour une IPD. Deux groupes étaient individualisés à savoir les IPD avec ostéite (G1) et les IPD sans ostéite (G2). Le diagnostic d'ostéite était retenu sur l'imagerie ou par biopsie osseuse.
Résultats |
Nous avons colligé 73 IPD dont 33% (n=24) du G1 et 67% (n=49) du G2. L'âge moyen des patients était de 60 [33-85] ans en cas d'IPD, 61 [50-79] ans pour le G1 et 60 [33-85] ans pour le G2 sans différence significative entre les 2 groupes (p=0,7). Une prédominance masculine était notée avec un genre-ratio de 4,6 (60/13) au cours des IPD, 2,7 (36/13) pour le G2 et une atteinte exclusivement masculine pour le G1 avec une différence statistiquement significative entre les deux groupes (p=0,005). L'ancienneté du diabète n'était pas corrélée avec la survenue d'ostéite (p=0,1). Un diabète déséquilibré n'était pas associé avec la survenue d'ostéite avec une fréquence de 55% (n=11) dans le G1 et de 66% (n=31) dans le G2. Le tabagisme n'était pas significativement associé aux ostéites (p=0,5) avec une fréquence de 54% (n=13) pour le G1 et 20% (n=20) dans le G2. L'éthylisme chronique était plus fréquent dans le G1 (n=8, 30%) comparativement au G2 (n=2, 4%) avec une différence significative entre les deux groupes (p=0,03). Une neuropathie diabétique était plus fréquente dans le G1 (n=31, 88%) comparativement au G2 (n=18, 37%) avec une différence statistiquement significative (p=0,03). Une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, des antécédents d'infection des parties molles et des antécédents d'amputation d'un membre inférieur étaient objectivés respectivement chez 46% (n=11), 25% (n=6) et 29% (n=7) des patients du G1 versus 67% (n=33), 47% (n=23) et 43% (n=21) des patients du G2 sans différence statistiquement significative entre les deux groupes (p>0,05). Une déformation du pied non corrigée était plus fréquente dans le G1 (25%, n=6) comparativement au G2 (8%, n=4) avec une différence statiquement significative (p=0,04). Une évolution > 1 mois de l'IPD était plus fréquente dans le G1 (30%, n=8) comparativement au G2 (4%, n=2) avec une différence significative entre les deux groupes (p=0,03).
Conclusion |
Les facteurs de risque d'ostéite au cours des IPD identifiés dans notre étude étaient le sexe masculin, la neuropathie diabétique, une déformation du pied non corrigée et l'évolution trainante de l'infection. Par ailleurs, un éthylisme chronique était selon nos données associé au risque d'ostéite, probablement par la plus grande fréquence de la neuropathie chez l'éthylique.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S88-S89 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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