Evolution clinique des infections disco-vertébrales sans matériel - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
L'infection disco-vertébrale (IDV) est une infection relativement rare mais grave. L'étiologie est dominée par les infections à pyogènes, la tuberculose et la brucellose. Le suivi des patients est indispensable permettant une appréciation de l'évolution et un diagnostic précoce des complications et des séquelles. L'objectif de notre étude était d'évaluer l'évolution clinique des IDV sans matériel en fonction de l'étiologie.
Matériels et méthodes |
Notre étude était descriptive et rétrospective colligeant les patients hospitalisés pour une IDV sans matériel à pyogènes, tuberculeuse ou brucellienne sur une période de 6,5 ans (janvier 2016 à juin 2022). L'évolution clinique était appréciée en termes de disparition de la fièvre, des rachialgies et des signes neurologiques. La durée moyenne de suivi était de 18 mois.
Résultats |
Nous avons colligé 144 cas. L'âge moyen des patients était de 55 ± 16 [11-87] ans et le genre-ratio était de 0,97 (76 hommes et 78 femmes). Il s'agissait de 61 (42,4%) IDV tuberculeuses, 44 (30,6%) IDV à pyogènes et 39 (27,1%) IDV brucelliennes. La fièvre était objectivée initialement chez 60 (41,7%) patients avec une fréquence de 54,1% (n=33/61) au cours des IDV tuberculeuses, 65,9% (n=29/44) au cours des IDV à pyogènes et 87,2% (n=34/39) au cours des IDV brucelliennes. Le délai moyen d'obtention de l'apyrexie était de 5 [1-16] jours, 6 [2-16] jours en cas d'IDV tuberculeuses, 5 [1-10] jours en cas d'IDV à pyogènes et 5 [4-5] jours en cas d'IDV brucelliennes sans différence significative entre les étiologies (p=0,6). Des rachialgies étaient initialement objectivées chez 93,8% (n=135) des patients avec une fréquence de 90% (n=55/61) au cours des IDV tuberculeuses, 93% (n=41/44) au cours des IDV à pyogènes et 100% au cours des IDV brucelliennes. Une disparition des rachialgies étaient obtenue dans 84,4% des cas (n=114/135) des cas. Le délai moyen de disparition des rachialgies était de 40 [3-291] jours, 60 [3-291] jours en cas d'IDV tuberculeuses, 23 [3-68] jours en cas d'IDV à pyogènes et 38 [5-150] jours en cas d'IDV brucelliennes avec une différence significative entre les IDV tuberculeuses et non tuberculeuses (p<0,05). Des signes neurologiques étaient objectivés initialement dans 32,6% (n=47) des cas, 30% (n=18/61) des IDV tuberculeuses, 41% (n=18/44) des IDV à pyogènes et 28% (n=11/39) des IDV brucelliennes. La disparition des signes neurologiques était obtenue dans 81% (n=38/47) des cas. Le délai moyen de disparition des signes neurologiques était de 42 [4-210] jours, 62 [5-210] jours en cas d'IDV tuberculeuses, 39 [11-90] jours en cas d'IDV à pyogènes et 54 [4-95] jours en cas d'IDV brucelliennes sans différence significative entre les étiologies (p=0,5). Des séquelles cliniques étaient ainsi objectivées dans 20,8% (n=30) des cas, 20% (n=11/61) des IDV tuberculeuses, 25% (n=11/44) des IDV à pyogènes et 26% (n=10/39) des IDV brucelliennes sans différence statistiquement significative entre les étiologies (p=0,4).
Conclusion |
Le suivi des IDV est primordial permettant de détecter et de prendre en charge les complications et les séquelles. Notre étude n'a pas objectivé de différence en fonction de l'étiologie en termes de séquelles cliniques. Néanmoins, nos données objectivent une amélioration clinique plus lente au cours des IDV tuberculeuses en particulier pour la disparition des rachialgies.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S87 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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