Facteurs de risque de résistance à l'amoxicilline-acide clavulanique chez les patients ayant une pneumonie aiguë communautaire bactérienne hospitalisés en réanimation d'un centre hospitalier général de 400 lits. - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les recommandations actuelles intiment l'utilisation d'une association par une bêta-lactamine et un macrolide ou d'une quinolone respiratoire (lévofloxacine) en deuxième intention pour les patients atteints de pneumonie communautaire aiguë hospitalisée en réanimation (PAC). Cependant, les céphalosporines de troisième génération et la lévofloxacine sont classées comme antibiotiques du groupe 2 selon la nouvelle classification émise par la société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), alors que l'amoxicilline-acide clavulanique (AMC) est un antibiotique classé en groupe 1. Afin d'optimiser notre prescription d'antibiotiques en réanimation, nous avons cherché à étudier les facteurs de risque associés à une résistance à l'AMC dans les PAC sévères documentées.
Matériels et méthodes |
Il s'agit d'une étude rétrospective monocentrique réalisée dans l'unité de soins intensifs (USI) d'un centre hospitalier général de 400 lits. Tous les patients hospitalisés admis en réanimation du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2021, avec un diagnostic de PAC et un prélèvement respiratoire positif ont été inclus. Pour l'analyse univariée, les variables catégorielles ont été analysées avec un test de chi-2 ou un test exact de Fisher. Les variables ayant une valeur p univariée < 0,05 ont été incluses dans l'analyse multivariée. L'analyse statistique a été réalisée à l'aide de la version 7.2.3.1 d'EPI INFO.
Résultats |
Au total, 212 patients ont été inclus dans l'étude, avec un ratio hommes/femmes de 2,7 et un âge médian de 65 ans [53-73]. Les facteurs de comorbidités les plus fréquents étaient l'hypertension dans 103 ( 48.6% ) des cas, le diabète chez 61 (28,8 %) patients et la bronchite chronique chez 56 (26.4%) patients. 92 patients (43.4%) avaient une pneumonie d'inhalation, 56 (26.4 %) ont été hospitalisés dans les 6 mois précédents et 37 (17,4%) avait eu des antibiotiques dans les 3 mois précédent la survenue de la PAC. Les organismes les plus fréquemment responsables d'une pneumonie étaient Staphylococcus aureus dans 50 (23,6 %) cas, Haemophilus influenzae dans 37(17,4 %) cas et Streptococcus pneumoniae dans 36 (17 %) cas. Parmi les organismes isolés, 34 étaient résistants à l'AMC (16 %). En analyse univariée, les facteurs associés à la résistance à l'AMC étaient l'utilisation d'antibiotiques dans les 3 mois (p=0,006), les antécédents d'hospitalisation dans les 6 mois (p=0,04), les patients âgés de plus de 65 ans (p=0,03) et l'existence de facteurs immunosuppresseurs (p=0,03).
En régression logistique, l'utilisation d'antibiotiques dans les 03 mois était le seul facteur associé à la résistance à l'AMC (p=0,005).
Conclusion |
Une monothérapie par AMC peut être considérée comme un traitement de la PAC dans notre institution chez les patients qui n'ont pas reçu d'antibiotiques au cours des 3 mois précédents. Il convient de faire des études prospectives afin de valider nos résultats.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S80-S81 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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