Le virus West Nile (VWN), régulièrement isolé sur le pourtour méditerranéen français, a été identifié pour la première fois dans le Sud-Ouest de la France en octobre 2022, chez des chevaux. Un dispositif de surveillance pluridisciplinaire (humaine, équine, aviaire et entomologique) a été mis en place à partir de juin 2023, fondé sur le dispositif déjà existant à l'échelle nationale. Fin juillet 2023, les premiers cas humains autochtones d'infection à VWN ont été identifiés dans la région. Des investigations ont été menées afin de préciser la zone de circulation du virus et de guider les mesures de prévention.

Les différents volets de la surveillance ont été renforcés et les professionnels de santé ont été sensibilisés au diagnostic. Une alerte a été faite auprès de l'EFS et de l'Agence de la biomédecine en vue de la sécurisation des produits du corps humain. Une enquête épidémiologique a été menée auprès de chaque cas humain déclaré et des prospections entomologiques ont été réalisées autour des cas signalés en zone urbaine. Le Centre national de référence des arbovirus a analysé les prélèvements des cas suspects identifiés.

A la fin de la période d'activité des moustiques vecteurs le 30 novembre 2023, 36 cas humains autochtones d'infection à VWN (confirmés ou probables) ont été identifiés dans la région (cas domiciliés ou de passage). Une infection par le virus Usutu ne peut toutefois pas être écartée avec certitude pour certains cas probables. Les cas étaient répartis sur plusieurs départements mais près de la moitié résidaient dans la même métropole (n = 17). Neuf cas ont présenté une forme neuro-invasive et 5 étaient des donneurs de sang asymptomatiques ou paucisymptomatiques. Sur la période à risque, plus de 51 000 dons du sang ont été testés par dépistage génomique viral dans la région. Treize des prospections entomologiques réalisées autour des cas signalés en zone urbaine ont été suivies d'une intervention de lutte antivectorielle, ciblant principalement les larves de moustiques Culex.

Des cas humains autochtones d'infection à VWN ont été identifiés pour la première fois dans le Sud-Ouest de la France, avec une circulation virale particulièrement active. Le nombre de cas détectés dans la région a été plus élevé que lors du pic observé en 2018 en France. Cet épisode confirme donc l'extension rapide de l'aire géographique de présence du virus dans l'Hexagone et l'intérêt de poursuivre la surveillance épidémiologique des arboviroses de manière préventive, réactive et pluridisciplinaire dans une approche « One Health ». En effet, la collaboration entre l'ensemble des acteurs impliqués a été un atout majeur dans la gestion de cet épisode.

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