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Abcès hépatique à germes pyogènes du sujet âgé : Caractéristiques cliniques et facteurs pronostics d'évolution défavorable en comparaison à une population plus jeune. - 29/05/24

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2024.04.257 
I. Bourdalis 1, F. Bert 1, O. Roux 1, S. Dokmak 1, A. Sokal 1, Y. Nguyen 1, V. Zarrouk 1, B. Fantin 1, A. Lefort 1, G. Rossi 1
1 Hôpital Beaujon, Assistance Publique—Hôpitaux de Paris, Clichy, France 

Résumé

Introduction

L'abcès hépatique (AH) à pyogènes est une infection rare, peu étudiée chez les personnes âgées. Notre objectif était d'analyser les différences cliniques, épidémiologiques, microbiologiques et pronostiques de l'AH chez les patients âgés (≥ 75 ans) par rapport aux patients plus jeunes (< 75 ans).

Matériels et méthodes

Nous avons mené une étude comparative rétrospective monocentrique dans un centre tertiaire en région parisienne. Tous les patients admis pour un épisode d'AH entre 2010 et 2021 ont été inclus. Les patients ont été répartis en deux groupes d'âge (≥ 75 ans et < 75 ans) pour comparer les données cliniques, épidémiologiques, microbiologiques, ainsi que les modalités de traitement et le pronostic.

Résultats

Parmi les 473 patients analysés, 388 avaient moins de 75 ans et 85 étaient âgés de 75 ans ou plus. La transplantation hépatique était plus fréquente dans le groupe plus jeune (1.2% vs 8.5%, p=0.033). La présentation clinique et les résultats de l'imagerie étaient similaires entre les deux groupes d'âge. Le mécanisme de formation de l'AH le plus fréquent était d'origine biliaire dans les deux groupes, et la formation de l'abcès en tant que complication de la cholécystite était plus courante dans le groupe plus âgé (22.4% vs 7.2%, p<0.001). Escherichia Coli était le pathogène le plus fréquemment isolé dans les deux groupes, mais Pseudomonas aeruginosa était plus fréquent chez les patients plus âgés (9.4% vs 3.6%, p=0.045). La documentation microbiologique était moins fréquente dans le groupe âgé (72.9% vs 83.2%, p=0.040), contrastant avec la réalisation moins fréquente d'une ponction diagnostique de l'abcès (58.8 % vs 73.6%, p =0.009). Aucune différence significative n'a été observée dans le choix de traitement entre les deux groupes. Les patients plus âgés présentaient une évolution comparable à celle des patients plus jeunes, en ce qui concerne la mortalité à trois mois, l'échec primaire du traitement et la récidive d'un AH. La présence de bactéries multirésistantes (BMR) était indépendamment associée à un échec du traitement initial (HR = 4.85, p=0.006), et les complications vasculaires chirurgicales étaient indépendamment associées à un risque plus élevé de récidive de l'AH (HR = 19.7, p<0.001). Les facteurs de risque indépendants de mortalité à trois mois, chez les patients âgés comprenaient un score CIRS – G élevé (HR = 1.5, p=0.011) et une présentation clinique atypique (HR = 8.78, p=0.034). La ponction diagnostique de l'AH était indépendamment associée à un risque de mortalité plus faible par rapport à l'absence de ponction (HR = 0.16, p=0.047).

Conclusion

La ponction diagnostique de l'AH est réalisée moins fréquemment chez les patients âgés, impactant négativement leur pronostic. Toutefois, l'évolution sous traitement apparaît comme similaire à celle des patients plus jeunes. La ponction de l'abcès devrait être davantage proposée dans cette population spécifique.

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