Particularités épidémio-cliniques et facteurs de risques des infections associées aux soins chez les patients immunodéprimés - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les patients immunodéprimés (ID) sont souvent confrontés à un risque infectieux accru en milieu de soins en raison de leur vulnérabilité. L'étude des spécificités des infections associées aux soins (IAS) est d'un grand intérêt pour élaborer des protocoles de prévention ciblés aux populations à risque. Dans ce contexte, l'objectif de notre travail était de déterminer les particularités épidémio-cliniques et les facteurs de risques des IAS chez les patients ID.
Matériels et méthodes |
Il s'agissait d'une étude transversale de prévalence menée auprès des patients ID et hospitalisés dans deux Centres Hospitalo-universitaires entre février et mars 2023. L'immunodépression était définie par la prise de traitements immunosuppresseurs, de traitements anticancéreux (radiothérapies, chimiothérapie), de corticothérapie au long cours, la présence de maladies néoplasiques, l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine, ou les greffés du rein. La définition des IAS était celle du CDC.
Résultats |
Au total, 106 patients ID étaient inclus. Le sex-ratio était de 1,25. L'âge médian était de 47 ans (intervalle interquartile (IIQ)= [28,5 – 64 ans]). Dans 45,3% des cas (n=48), l'immunodépression était due à une pathologie néoplasique. La durée médiane de l'hospitalisation était de 11,5 jours (IIQ=[3–21,5jours]). La prévalence des IAS était de 19,8% (n=21). Le service d'hématologie avait la prévalence la plus élevée (42,85% ; n=9). Les sites infectieux les plus fréquents étaient les septicémies (33,3%; n=7), suivies par les infections pleuropulmonaires (28,6% ; n=6). Le Klebsiella spp était le germe le plus fréquemment identifié (28,57% ; n=4). Une antibiothérapie était prescrite de façon empirique dans 66,7% des cas (n=14). Les imipenèmes et la pénicilline étaient les molécules les plus fréquemment prescrites, dans 33% des cas chacune (n=7).
L'étude multivariée par régression logistique binaire a montré que les cathéters veineux centraux (Odd ratio ajusté (ORa)=6,1 ; IC95%=[1,4-26,1]; p=0,015), la sonde urinaire à demeure (ORa=9,3; IC95%=[2,6-32,7]; p<0,001) et l'hospitalisation prolongée de plus que 10 jours (ORa=6,9; IC95%=[1,7-27,8]; p=0,006) étaient les facteurs de risque indépendamment associés aux IAS chez les patients ID.
Conclusion |
L'étude des particularités épidémiologiques des IAS a souligné une prévalence potentiellement élevée chez les patients ID. Les facteurs de risque étaient principalement gestes invasifs en milieu hospitalier. Ainsi, une attention particulière devrait être accordée à ces patients avec un respect strict des bonnes pratiques de soins en encourageant les courts séjours hospitaliers afin de réduire le risque infectieux chez cette population vulnérable.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S76-S77 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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