Prise en charge des infections tuberculeuses latentes : enquête nationale auprès des médecins français - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
La tuberculose reste un problème de santé à l'echelle mondiale. Le dépistage et la prise en charge de l'infection tuberculeuse latente (ITL) dans les populations à haut risque ont fait l'objet de recommandations spécifiques en 2019 en France. A ce jour, l'adhésion à ces recommandations semble variable. Notre objectif était d'évaluer la conformité à ces recommandations par les médecins français.
Matériels et méthodes |
Une enquête électronique nationale, comprenant un questionnaire en ligne auto-administré, a été menée en septembre-octobre 2023. L'enquête comprenait 22 questions visant à décrire le profil des répondants et à discerner leur approche dans huit scénarios clés. Elle a été diffusée via les listes de diffusion de la Société française d'infectiologie et de la Société française de pneumologie, en plus de diverses plateformes de médias sociaux.
Résultats |
Au total, 101 médecins ont participé à l'enquête, avec un âge médian de 40 ans (IQR : 35-46). Parmi les répondants, 87 % étaient des spécialistes des maladies infectieuses et 17 % travaillaient dans des centres de dépistage de la tuberculose. Le dépistage a été effectué à l'aide de tests de libération d'interféron-gamma pour 89 % des praticiens.
La prise en charge de la l'ITL par les professionnels de la santé était variable : 7,9% proposaient systématiquement un traitement, 46% le faisaient occasionnellement et 33% ne proposaient jamais de traitement. Pour les enfants atteints d' ITL, 41 % recommandaient systématiquement un traitement.
Le traitement de l' ITL chez les immigrés était proposé pour 11 % des cas, et 29 % si la personne était arrivée en France au cours des cinq dernières années.
En ce qui concerne la population séropositive, 41,6 % des médecins ont systématiquement proposé un traitement pour l'ITL, tandis que 21,8 % l'ont fait occasionnellement. Le principal obstacle cité était la crainte d'une inobservance ou d'une interaction avec le traitement (36,4 %).
La prise en charge des patients en cours de biothérapie ou en attente de transplantation était plus consensuelle ( respectivement 95% et 78%).
Dans 90 % des cas, le traitement préféré était une combinaison de rifampicine et d'isoniazide pendant trois mois. Seuls 4 % des praticiens ont étendu le traitement à l'ensemble des principaux groupes cibles.
Conclusion |
Notre étude souligne la variabilité considérable des approches des médecins en matière de gestion de l'infection tuberculeuse latente, même parmi les spécialistes. Il est nécessaire de réévaluer l'impact du traitement de l'ITL afin de proposer des lignes directrices davantage fondées sur des données probantes.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S71 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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