Repia - Etude observationnelle et rétrospective des infections de l'aorte et ses branches - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les infections de l'aorte et ses branches sont des maladies rares à l'origine d'une forte morbi-mortalité. Elles peuvent survenir sur tissu natif ou prothétique. L'objectif de ce projet est de décrire les caractéristiques des patients de ce registre puis d'identifier les facteurs pronostiques de la mortalité à un an.
Matériels et méthodes |
Repia est un registre monocentrique, observationnel et rétrospectif conduit de 2014 à 2022. Les patients inclus avaient plus de 18 ans et souffraient d'une infection de l'aorte et/ou de ses branches, définie par la présence d'au moins deux des trois critères suivants :
- 1/ Clinique : signe(s) infectieux et/ou constatation per opératoire d'une infection au contact de la paroi de l'aorte ou d'une de ses collatérales
- 2/ Indirecte : syndrome inflammatoire et/ou imagerie (scanner et/ou 18-PET-FDG et/ou scintigraphie aux leucocytes marqués) en faveur du diagnostic.
- 3/ Microbiologique : culture positive (hémocultures et/ou prélèvements peropératoires) et/ou par sérologie (Coxiella burnetii) et/ou via la biologie moléculaire de prélèvements chirurgicaux (PCR ARN 16S).
L'ensemble de la cohorte a été décrite avant de comparer deux sous-groupes : infection vasculaire native (IVN) et infection de prothèse vasculaire (IPV). La survie à un an a été décrite par une courbe de Kaplan-Meier, puis comparée entre les deux sous-groupes (test de Log Rank). Enfin, des modèles de Cox bi- et multivariés ont été réalisés afin d'identifier les facteurs pronostiques de mortalité à un an.
Résultats |
Quatre-vingt-sept patients ont été inclus : 47 (54,0%) IVN et 40 (46.0%) IPV. Il s'agissait d'hommes dans 74,7% des cas (65/87 patients) avec un âge médian de 69,9 ans (IQR 62,8-75,8ans). L'aorte sous rénale était la zone la plus souvent infectée (49,4% de l'ensemble des patients (43/87)). Staphylococcus aureus était le germe le plus souvent isolé (33,3% de l'ensemble de la population (29/87)). La mortalité intra-hospitalière étaient de 23,0% (20 patients) et la mortalité à un an de 37,9% (33 patients).
Les patients du groupe IVN présentaient plus d'antécédents d'immunodépression (19,1% des patients [9/47] vs 5,0% des patients [2/40]) ou de maladies auto-immunes (17,0% des patients (8/47) vs 0,0% des patients (0/40)). A l'inverse, les pathologies cardiovasculaires et insuffisances chroniques d'organes étaient plus représentées dans le groupe IPV. Cependant, l'index de comorbidité de Charlson n'apparaissait pas comme différent entre les groupes (médiane à 2 [IQR 1-4] dans le groupe IVN vs 2,5 [IQR 1-4] dans le groupe IPV). L'atteinte thoracique était plus fréquente dans le groupe IVN (31 patients vs 9). La mortalité à un an n'était pas significativement différente entre les deux groupes (42,6% dans le groupe IVN soit 20/47 patients vs 32,5% dans le groupe IPV soit 13/40 patients ; Test de Log Rank, p=0,4803).
L'absence de chirurgie était le seul facteur associé à la mortalité à un an en analyse multivariée (p= 0,0125, HR 2,8, IC 95% [1,2-6,3]).
Conclusion |
Les données du registre Repia confirme la forte mortalité de cette pathologie. Malgré la prise en charge pluridisciplinaire, par une équipe expérimentée, la morbi-mortalité de cette infection reste élevée avec un rôle central de la chirurgie.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S67 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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