Caractéristiques épidémiologiques et cliniques actuelles des patients atteints d'infections invasives à méningocoque en région Grand-Ouest - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Après deux années de faible incidence en lien avec les mesures mises en place pendant la pandémie de SARS-CoV-2, le nombre de cas d'Infections Invasives à Méningocoques (IIM) est reparti à la hausse depuis le mois d'octobre 2022. Une étude a donc été menée pour caractériser l'évolution épidémiologique des IIM dans l'Ouest de la France.
Matériels et méthodes |
Les patients inclus ont présenté une IIM entre le 01/01/22 et le 30/06/23 (période d'intérêt) ou entre le 01/07/20 et le 31/12/21 (période de référence). L'IIM était définie par l'isolement de la bactérie en culture ou par PCR à partir d'un site normalement stérile ou d'une lésion cutanée purpurique. Des données cliniques et biologiques ont été recueillies chez ces patients.
Résultats |
Cent quatre patients ont été identifiés pendant la période d'intérêt, contre 39 pendant la période de référence. Cela représente une augmentation de 266% du nombre de cas par mois. Le sex-ratio était de 0,93 (50 hommes et 54 femmes), avec un âge médian de 19 ans [Q1-Q3 : 6-52]. Une co-infection virale a été trouvée dans 19% des cas (18/95). Le délai médian entre l'apparition des symptômes et l'admission à l'hôpital était de 1 jour [1-3], avec un maximum de 16 jours. A l'admission, 60 (67%) patients avaient des céphalées, 58 (56%) des troubles digestifs, 33 (32%) un purpura et 60 (58%) de la fièvre (>38,5°C). Le méningocoque a été isolé dans le liquide céphalo-rachidien (n=63, 61%). La bactériémie était isolée dans 25 cas (31%). Trois patients sont décédés. Un rendez-vous de suivi avait été programmé pour 62 (66%) patients.
La répartition des sérotypes au cours de la période considérée (53 % B, 28 % Y, 16 % W, 3 % Autres) a montré une augmentation du sérotype Y par rapport à la période de référence (59 % B, 13 % Y, 21 % W, 8 % Autres). L'âge médian des 25 patients infectés par le sérotype Y était de 25 ans. Ce sérotype était plus souvent associé à des symptômes digestifs (p<0,05) et à une documentation autre que le liquide céphalo-rachidien (p<0,01), en particulier une bactériémie isolée (p<0,01).
Conclusion |
Nos résultats sont en accord avec les données nationales indiquant une augmentation du nombre de cas d'IIM après la suppression des mesures barrières et une émergence potentielle du sérotype Y. Les présentations cliniques sont parfois atypiques. La diminution de l'immunité mucosale du fait d'une moindre exposition pendant la période du port du masque, les co-infections virales et l'évolution des sérotypes pourraient expliquer ces résultats.
Ces développements devront être considérés lors de la réévaluation de la stratégie vaccinale initiée cette année.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S66 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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