L'hypertension intracrânienne idiopathique (HII), également connue sous le nom de pseudotumeur cérébrale, est une affection rare, potentiellement mortelle, caractérisée par une pression intracrânienne élevée sans présence de lésion expansive ou d'obstruction ventriculaire. Bien que des observations cliniques d'HII secondaires aux quinolones aient été rapportés depuis 1967, les études épidémiologiques sont rares.

Les déclarations spontanées d'HII enregistrées dans la Base Nationale de Pharmacovigilance (BNPV) entre 1985 et juillet 2023 ont été extraites. L'association entre le risque d'HII et l'exposition aux fluoroquinolones a été évaluée à l'aide d'une étude de cas/non-cas.

17 cas d'HII après exposition aux fluoroquinolones ont été déclarés. Aucune fluoroquinolone spécifique n'était prédominante. Aucune prédominance féminine n'a été observée. L'HII a été décrite chez des enfants âgés de ≤ 15 ans dans 29,4 % des cas. L'IMC médian (n = 9) était de 23,8 kg/m² (extrêmes 14,1 - 41,7). Un patient était en surpoids et deux étaient obèses. Le délai médian avant l'apparition de l'HII était de 14 jours (extrêmes, 1 jour - 1 an). L'HII a été responsable d'un décès et d'une cécité dans un cas. Le ROR de l'HII après exposition aux fluoroquinolones était de 2,58 (IC 95 % 1,59 - 4,19).

Dans la BNPV, les HII ont été signalées 2,6 fois plus souvent avec les fluoroquinolones comparées autres classes de médicaments. Cette disproportionnalité était statistiquement significative et constitue donc un signal de pharmacovigilance. Le risque d'HII après exposition aux fluoroquinolones est un effet de classe qui peut affecter les patients sans facteurs de risque établis d'HII (femmes et obésité). Son pronostic peut être sévère en cas de diagnostic tardif.

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