Antibiothérapie courte au cours de la pneumonie hospitalisée - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
La pneumonie aigue communautaire (PAC) est la première cause de prescription d'antibiotiques. Diminuer l'utilisation des antibiotiques permet de lutter contre l'antibiorésistance. A ce jour, 3 études randomisées ont montré la non-infériorité d'un schéma court d'antibiothérapie (3j versus 7j) dans PAC.
Matériels et méthodes |
Il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective observationnelle descriptive monocentrique incluant tous les patients > 18 ans, hospitalisés dans un service de médecine du 01/11/2022 au 31/05/2023, avec un diagnostic de pneumonie non compliquée.. L'antibiothérapie, de 3 jours au minimum, était stoppée dès que le patient avait atteint les critères de stabilité clinique (Halm et al. JAMA 1998). La durée maximale de traitement antibiotique était de 7 jours. Les patients étaient exclus en cas de durée d'antibiothérapie de moins de 3 jours ou de plus de 10 jours, si présence d'un autre foyer infectieux concomitant justifiant le prolongement de l'antibiothérapie, de pneumonie compliquée. Les patients étaient réévalués à J30. L'échec à J30 du début de l'antibiothérapie était défini par un critère composite comprenant mortalité, et/ou nouvelle prescription d'antibiothérapie, et/ou nouvelle hospitalisation.
L'objectif de ce travail était d'évaluer la faisabilité et la sécurité de la mise en place de cette stratégie, en vie réelle.
Résultats |
Parmi 57 patients hospitalisés de novembre 2022 à mai 2023 avec un diagnostic de pneumonie, 49 patients ont été inclus. L'âge médian au diagnostic était 72 ans, avec un sexe ratio homme/femme de 0.56, 17 étaient immunodéprimés (35%). Quarante (82%) étaient des pneumonies aigues communautaires. Six (12%) patients ont présenté une pneumonie d'inhalation. Au diagnostic, 27 patients (55%) étaient fébriles, 30 (61%) étaient oxygénorequérant, 18 (37%) avaient une atteinte multilobaire. Vingt-trois (47%) ont eu une documentation microbiologique : 13 (57%) infections bactériennes pures, 10 (43%) des coinfections virus/bactérie. Les antibiotiques principalement étaient l'amoxicilline-clavulanate (61%), et le céfotaxime (23%). La durée médiane d'antibiotique était de 4 jours (IQR 3-6). Cinq patients (11.6%), ont eu un échec à J30 de l'antibiothérapie : un patient est décédé à J4 d'antibiotique ; 4 ont repris une antibiothérapie après une première antibiothérapie (de 3 jours (n=1), 4 jours (n=1), 5 jours (n=1), et 7 jours (n=1)), tous étaient immunodéprimés ; 2 ont été ré hospitalisés, aucun patient n'est décédé.
Conclusion |
Nous rapportons l'expérience de mise en place d'une stratégie d'antibiothérapie personnalisée chez des patients avec pneumonies, hospitalisés dans un service de médecine interne (n=49). Guider la durée d'antibiothérapie en se basant sur des critères de stabilités cliniques à J3 a permis de réduire la durée d'antibiothérapie de manière significative (4 jours en médiane) avec une très bonne efficacité à J30 (88% de guérison) sans évènement indésirable (à J30 aucun décès lié à un traitement court ; 4 reprises d'antibiothérapie à J30 dont seulement 2 dans le groupe traité par un schéma court ; 2 réhospitalisations).
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S50 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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