S'abonner

Antibiothérapie courte au cours de la pneumonie hospitalisée - 29/05/24

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2024.04.100 
L. Bouyakoub, A. Dinh, D. Blez, J. Mainardi, A. Michon, G. Cheminet, B. Ranque, J. Pouchot, E. Lafont
 HEGP, PARIS, France 

Résumé

Introduction

La pneumonie aigue communautaire (PAC) est la première cause de prescription d'antibiotiques. Diminuer l'utilisation des antibiotiques permet de lutter contre l'antibiorésistance. A ce jour, 3 études randomisées ont montré la non-infériorité d'un schéma court d'antibiothérapie (3j versus 7j) dans PAC.

Matériels et méthodes

Il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective observationnelle descriptive monocentrique incluant tous les patients > 18 ans, hospitalisés dans un service de médecine du 01/11/2022 au 31/05/2023, avec un diagnostic de pneumonie non compliquée.. L'antibiothérapie, de 3 jours au minimum, était stoppée dès que le patient avait atteint les critères de stabilité clinique (Halm et al. JAMA 1998). La durée maximale de traitement antibiotique était de 7 jours. Les patients étaient exclus en cas de durée d'antibiothérapie de moins de 3 jours ou de plus de 10 jours, si présence d'un autre foyer infectieux concomitant justifiant le prolongement de l'antibiothérapie, de pneumonie compliquée. Les patients étaient réévalués à J30. L'échec à J30 du début de l'antibiothérapie était défini par un critère composite comprenant mortalité, et/ou nouvelle prescription d'antibiothérapie, et/ou nouvelle hospitalisation.

L'objectif de ce travail était d'évaluer la faisabilité et la sécurité de la mise en place de cette stratégie, en vie réelle.

Résultats

Parmi 57 patients hospitalisés de novembre 2022 à mai 2023 avec un diagnostic de pneumonie, 49 patients ont été inclus. L'âge médian au diagnostic était 72 ans, avec un sexe ratio homme/femme de 0.56, 17 étaient immunodéprimés (35%). Quarante (82%) étaient des pneumonies aigues communautaires. Six (12%) patients ont présenté une pneumonie d'inhalation. Au diagnostic, 27 patients (55%) étaient fébriles, 30 (61%) étaient oxygénorequérant, 18 (37%) avaient une atteinte multilobaire. Vingt-trois (47%) ont eu une documentation microbiologique : 13 (57%) infections bactériennes pures, 10 (43%) des coinfections virus/bactérie. Les antibiotiques principalement étaient l'amoxicilline-clavulanate (61%), et le céfotaxime (23%). La durée médiane d'antibiotique était de 4 jours (IQR 3-6). Cinq patients (11.6%), ont eu un échec à J30 de l'antibiothérapie : un patient est décédé à J4 d'antibiotique ; 4 ont repris une antibiothérapie après une première antibiothérapie (de 3 jours (n=1), 4 jours (n=1), 5 jours (n=1), et 7 jours (n=1)), tous étaient immunodéprimés ; 2 ont été ré hospitalisés, aucun patient n'est décédé.

Conclusion

Nous rapportons l'expérience de mise en place d'une stratégie d'antibiothérapie personnalisée chez des patients avec pneumonies, hospitalisés dans un service de médecine interne (n=49). Guider la durée d'antibiothérapie en se basant sur des critères de stabilités cliniques à J3 a permis de réduire la durée d'antibiothérapie de manière significative (4 jours en médiane) avec une très bonne efficacité à J30 (88% de guérison) sans évènement indésirable (à J30 aucun décès lié à un traitement court ; 4 reprises d'antibiothérapie à J30 dont seulement 2 dans le groupe traité par un schéma court ; 2 réhospitalisations).

Aucun lien d'intérêt

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 3 - N° 2S

P. S50 - juin 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Antibioprophylaxie chirurgicale : comparaison des recommandations 2024 par rapport à 2018
  • E. Ngo bell, Y. Coeytaux, M. Grosset, S. Males, C. Nowak, L. Bosc, A. Riche
| Article suivant Article suivant
  • Hypertension intracrânienne idiopathique secondaire aux fluoroquinolones : données de la pharmacovigilance française
  • A. Hureaux, M. Bermejo, P.M Suret, M. Bonnet, Y. N'guyen, M. Hentzien, Z. Djerada, B. Azzouz, F. Bani-Sadr

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.