Incidence et devenir à long terme des encéphalites herpétiques hospitalisées en France - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
La méningo-encéphalite herpétique (MEH) est une maladie rare mais grave avec des pronostics vitaux et fonctionnels défavorables, conduisant la majorité des patients à être admis dans des services de Médecine Intensive Réanimation (MIR). Il n'existe pas de données épidémiologiques récentes sur la MEH au niveau national en France utilisant des bases de données réelles. Cette étude avait pour objectifs de décrire l'incidence, les caractéristiques cliniques et le devenir des patients hospitalisés pour MEH en France.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude de cohorte rétrospective exhaustive sur tous les patients hospitalisés pour MEH en France entre 2015 et 2022 en utilisant les bases de données nationales hospitalières. Les cas de MEH ont été sélectionnés grâce à un algorithme de la 10e révision de la Classification internationale des maladies (CIM-10) validé sur deux centres français (valeur prédictive positive = 82,2%). L'incidence, les caractéristiques sociodémographiques et cliniques (comprenant les comorbidités, la présence d'une comitialité, les caractéristiques des séjours, les soins de supports de réanimation) ont été décrites. La mortalité à court (séjour index) et à long (6 mois) termes a été rapportée, ainsi que les réhospitalisations dans les 6 mois.
Résultats |
Au total, 1 425 patients avec une MEH ont été inclus sur la période (âge médian 67 [54-77] ans, sex-ratio H/F 1,07), soit une incidence hospitalière annuelle moyenne de 2,3 [2,1-2,5] pour 1 000 000 d'habitants. Une admission en MIR a été retrouvée pour 51,2 % des patients (n = 730, âge médian et sex-ratio similaires pour les patients de MIR et non-MIR), dont 59,0 % étaient ventilés mécaniquement. La surveillance neurologique invasive ainsi que la présence d'une neurochirurgie (craniectomie décompressive) pendant le séjour en réanimation étaient exceptionnelles. La mortalité globale lors du premier séjour était de 14,3 % (n=204), jusqu'à 17,9 % pour les patients de MIR. Dans les 6 mois, parmi les survivants, 10,1 % ont eu au moins une réhospitalisation liée à la MEH. À 6 mois, 16,5 % de l'ensemble des patients étaient décédés à l'hôpital (n=235), 20,8 % pour les patients ayant eu un séjour index en MIR.
Conclusion |
En France, l'incidence des hospitalisations pour MEH était de 2,3 pour 1 000 000 d'habitants avec 16,5 % de mortalité à 6 mois. La moitié des patients atteints de MEH ont été hospitalisés en MIR, soulignant le rôle essentiel des réanimateurs dans la gestion de cette maladie. Les bases de données médico-administratives nationales sont particulièrement fiables pour l'analyse épidémiologique de la MEH et pourraient donc être utilisées comme outil efficient pour la surveillance de cette maladie rare.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S5-S6 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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