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Déploiement de la nouvelle catégorisation EUCAST/CA-SFM de l'antibiogramme : enquête nationale pointant des difficultés tant pour les laboratoires que pour les prescripteurs - 29/05/24

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2024.04.095 
F. Caron 1, C. Isnard 2, P. Thibon 2, T. Belveyre 2, J. Caillon 3, A. Chabaud 4, M. Pestel-caron 1, O. Lemenand 3, S. Le Hello 5, G. Lina 6
1 CHU, Rouen, France 
2 CHU, Caen, France 
3 PRIMO, Nantes, France 
4 SPARES, Limoges, France 
5 ONERBA, Caen, France 
6 SFM, Lyon, France 

Résumé

Introduction

En 2019 l'EUCAST a modifié la définition historique et dissuasive de la catégorisation « intermediate » (I) pour désormais « susceptible, increased exposure » (I) afin d'encourager à l'usage de l'antibiotique (ATB) concerné mais à forte dose. Variables selon les pays, ces fortes posologies ont conduit en France à une recommandation collégiale CA-SFM/SPILF/SFP. « Increased exposure » ne pouvant être traduit en français par un mot débutant par I le SFM a opté pour « sensible à forte posologie » (SFP) et a encouragé à apporter des informations sur les fortes posologies, pas nécessairement connues des prescripteurs. Le but fut d'analyser ce déploiement 4 ans plus tard.

Matériels et méthodes

Tous les laboratoires (LABM) pratiquant la microbiologie en France ont été invités par la société savante et les réseaux de surveillance auxquels beaucoup sont affiliés à remplir un e-questionnaire sur leurs pratiques incluant les retours des prescripteurs. Ils devaient joindre un résultat (anonymisé) d'une souche de Pseudomonas aeruginosa (très impacté par la réforme) afin de juger de leur rendu du « nouveau I ».

Résultats

Il y eu 157 participants dont 25 de CHU, 80 d'autres CH, 31 de LABM privés en regroupement et 21 de LABM indépendant, soit un large panel des LABM français et de leur diversité d'exercice (polyvalent, de microbiologie ou seulement de bactériologie). Cent dix-neuf LABM (75,8 %) rendaient le résultat en SFP parmi lesquels 36 (22,9 %) apportaient des précisions sur les fortes posologies (32 par lien ou table jointe ; 4 en détaillant ATB par ATB). Dix-sept LABM (10,8 %) utilisaient I dans le résultat mais avec une note de bas de tableau expliquant que cela signifie SFP. Quatre LABM (2,5 %) utilisaient le I sans autre précision malgré l'application de la nouvelle norme. Dix-sept LABM (10,8 %) utilisaient « l'ancien I » (i.e. norme < 2019). Les commentaires libres étaient dominés par les difficultés rencontrées avec l'un des systèmes d'information des laboratoires (SIL) disponibles sur le territoire. En analyse multivariée ce SIL s'avérait le seul facteur corrélé à une faible implémentation de la réforme. Quatre LABM reportaient un usage inadéquat du méropénème sur des souches sauvages de P. aeruginosa dans leur hôpital bien que rendant SFP avec lien vers les fortes posologies. Maints commentaires témoignaient de difficultés dans la compréhension de la réforme par les prescripteurs voire les biologistes polyvalents.

Conclusion

L'EUCAST avait recommandé de garder le « I » dans la crainte des difficultés de reprogrammation informatique. La pratique française montre que ce problème n'est pas nécessairement un obstacle à la réforme, les trois quarts des répondants ayant implémenté avec succès SFP. Cependant un SIL y faisait obstacle. Surtout, selon différents témoignages, rendre SFP même avec un lien vers la posologie adéquate ne semble pas garantir ce choix ATB par les cliniciens, ce qui est préoccupant. Une enquête de pratique analysant ce point s'impose, si possible à l'échelon européen s'agissant d'une problématique partagée par d'autres pays.

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Vol 3 - N° 2S

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