Evaluation de l'impact de la modification du rendu des antibiogrammes pour Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus sur les prescriptions d'antibiotiques au sein d'un Centre Hospitalier Universitaire - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Depuis 2019, le CA-SFM (Comité de l'Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie) recommande de ne plus faire apparaitre le terme « intermédiaire » ou « I » sur les antibiogrammes. A la place, il est recommandé de faire apparaitre le terme « sensible à forte posologie » ou « SFP ». Ces recommandations sont appliquées depuis 2022 dans notre établissement ainsi que le rendu « masqué » de certains antibiotiques à large spectre, comme par exemple le méropénem pour P. aeruginosa lorsque d'autres de spectre plus restreint sont actifs.
L'objectif principal était d'évaluer l'impact du changement de rendu des antibiogrammes dans les prélèvements positifs à Pseudomonas aeruginosa (P. aeruginosa) et Staphylococcus aureus (S. aureus) sur l'antibiotique et le dosage prescrit. L'objectif secondaire était de décrire l'impact du changement de rendu des antibiogrammes dans les prélèvements positifs à P. aeruginosa et S. aureus sur les consommations d'antibiotiques.
Matériels et méthodes |
Une étude non interventionnelle rétrospective monocentrique multiservice a été menée au sein d'un Centre Hospitalier Universitaire. Les patients majeurs hospitalisés ayant eu un prélèvement monobactérien positif à P. aeruginosa ou S. aureus donnant lieu à un antibiogramme entre le 01/03/2021 et le 31/08/2021 (période AVANT) et entre le 01/03/2022 et le 31/08/2022 (période APRES) étaient inclus. Les données anonymisées étaient recueillies à l'aide d'une grille Excel® via la consultation des prescriptions et des dossiers médicaux (logiciels DxCare®, ICCA®).
Résultats |
Pour la période AVANT, 76 antibiogrammes (51 patients) ont été inclus, contre 164 antibiogramme (144 patients) pour la période APRES. Lors d'infections documentées à P. aeruginosa, le taux de prescription de méropénem était de 13,8 % (8/58) AVANT et de 6,2 % (4/65) APRES (p=0,15). La prescription de pipéracilline-tazobactam augmentait de 13,5 % (5/37) à 16,7 % (11/66) pour la période APRES (p=0,67). L'utilisation de fortes posologies d'antibiotiques non-carbapénèmes diminuait de 50,0 % (29/58) à 35,4 % (23/65) (p=0,10). Lors d'infections documentées à S. aureus, les taux de prescriptions de lévofloxacine et de rifampicine augmentaient respectivement de 0,0 % à 21/154 (13,6 %) (p=0,02) et de 1/37 (2,7 %) à 21/154 (13,6 %) (p=0,61). Toutes bactéries confondues, le recours à un avis infectieux augmentait, puisque 28,9 % (22/76) des antibiotiques étaient prescrits sur avis d'un infectiologue avant la mise en place des recommandations, contre 53,0 % (87/164) après (p<0,05). Les consommations et prescriptions de méropénem, ceftazidime-avibactam et d'imipénem-cilastatine diminuaient entre les 2 périodes, alors que celles de pipéracilline-tazobactam augmentaient.
Conclusion |
La modification de rendu de l'antibiogramme a permis une diminution de consommation d'antibiotiques à large spectre (méropénem) au profit d'antibiotiques à spectre plus restreint (pipéracilline-tazobactam). D'autres facteurs y contribuent grandement aussi : le rendu « masqué » de certains agents, la communication interprofessionnelle et les actions de l'équipe transversale d'infectiologie.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S40 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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