Céfidérocol : effet inoculum in vitro et in vivo dans un modèle murin de péritonite - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
La résistance aux antibiotiques chez Escherichia coli par production de carbapénémases constitue une préoccupation majeure de santé publique. Le céfidérocol est une céphalosporine sidérophore active in vitro sur les entérobactéries productrices de carbapénémases, et notamment les New-Delhi Métallo-ß-lactamases (NDM). Récemment, des données in vitro ont montré un impact majeur de la taille de l'inoculum bactérien sur l'efficacité du céfidérocol.
L'objectif de ce travail est l'analyse de l'effet inoculum du céfidérocol vis-à-vis de E. coli NDM in vitro, et in vivo dans un modèle murin de péritonite.
Matériels et méthodes |
La souche de E. coli 62-pTOPO et son variant isogénique producteur de NDM, 62-pTOPO-NDM, sont construits par transformation de la souche NILS-62, phylogroupe B2, ST141(O2:H6), d'origine clinique (infection urinaire) et sensible aux ß-lactamines.
Pour ces deux souches, les concentrations minimales inhibitrices (CMI) et les cinétiques de bactéricidie sont déterminées in vitro pour le céfidérocol, à inoculum standard (105 UFC/mL) et fort (107 UFC/mL), en utilisant un bouillon de Mueller-Hinton déplété en fer.
L'effet inoculum in vivo est évalué dans un modèle murin de péritonite par inoculation directe avec un faible (106 UFC/mL) ou un fort (108 UFC/mL) inoculum bactérien, suivie du traitement par céfidérocol (10 souris par groupe). La survie des souris, la stérilisation des organes et la réduction relative des comptes bactériens dans la rate et le liquide péritonéal sont comparées.
Résultats |
Les CMI des souches 62-pTOPO et 62-pTOPO-NDM à inoculum standard sont de 0,008 et 2 mg/L, respectivement. À fort inoculum, les CMI sont de 2 et 1024 mg/L respectivement, soit une augmentation de 8 et 9 dilutions (concentration critique EUCAST = 2 mg/L).
Par ailleurs, la bactéricidie n'est pas obtenue in vitro pour 62-pTOPO-NDM à fort inoculum à la plus forte concentration de céfidérocol testée, soit 16 mg/L, qui correspond à 4 fois la concentration plasmatique résiduelle chez l'Homme.
In vivo, indépendamment de la souche infectante et de l'inoculum initial, toutes les souris traitées par céfidérocol ont survécu. Aucune différence significative entre les deux inocula n'a été retrouvée en termes de taux de stérilisation ni de réduction relative de comptes bactériens.
Conclusion |
Un important effet inoculum du céfidérocol a été retrouvé in vitro chez E. coli, qu'il soit sauvage ou producteur de NDM. Cependant, l'efficacité du céfidérocol n'est pas significativement diminuée lors d'une infection à fort inoculum bactérien dans le modèle murin de péritonite. L'effet inoculum in vitro du céfidérocol n'a peut-être pas de signification clinique in vivo pour le traitement des E. coli producteurs de NDM.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S32 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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