Activité in-vitro des inhibiteurs de ß-lactamases avibactam, relebactam et vaborbactam en association avec l'aztréonam sur les souches cliniques de Escherichia coli productrices de métallo-ß-lactamases - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les options thérapeutiques pour les infections à entérobactéries productrices de métallo-ß-lactamases (MBL) sont limitées. Parmi elles, l'association aztréonam-avibactam (AZA) est une alternative efficace, l'aztréonam n'étant pas hydrolysé par les MBL et l'avibactam inhibant la plupart des ß-lactamases à sérine active coproduites. Cependant, des résistances à l'AZA émergent à l'échelle mondiale, le plus souvent liées à l'association de modifications de la PBP3 et de production de céphalosporinases de type CMY-42/CMY-2. Ainsi, de nouvelles combinaisons thérapeutiques associant aztréonam (ATM) et inhibiteur de ß-lactamase (BLI) doivent être considérées.
Matériels et méthodes |
Détermination des CMI pour l'ATM seul ou en association avec avibactam, vaborbactam et relebactam par microdilution en milieu liquide (recommandations CLSI) de 50 souches cliniques de Escherichia coli productrices de métallo-ß-lactamases résistantes à l'aztréonam, dont 36 souches résistantes à l'AZA. Des concentrations critiques de 8 mg/L ont été utilisées pour l'ATM et les associations correspondantes. La concentration des BLI était de 4 mg/L, sauf pour le vaborbactam (8 mg/L).
Résultats |
Toutes les souches testées étaient résistantes à l'ATM. Combiné avec l'avibactam, le taux de sensibilité augmentait à 28% (14/50). Les associations avec relebactam ou vaborbactam n'augmentaient pas significativement le taux de sensibilité (4% et 2%, respectivement). Cependant, l'ajout d'avibactam, de relebactam et de vaborbactam réduisait les CMI de l'ATM d'au moins 4 dilutions chez 68% (34/50), 28% (14/50) et 8% (4/50) des souches, respectivement.
Parmi les souches sensibles à l'AZA, l'ajout de relebactam ou de vaborbactam réduisait les CMI de l'ATM d'au moins 4 dilutions chez 64% (9/14) et 21% (3/14) des souches, respectivement, soit un taux de sensibilité de 14% (2/14) et 7% (1/14), respectivement.
Parmi les souches résistantes à l'AZA (36/50), l'ajout de relebactam ou de vaborbactam réduisait les CMI de l'ATM d'au moins 4 dilutions chez 14% (5/36) et 0% des souches, respectivement ; aucune souche n'atteignant la concentration-critique cependant.
Conclusion |
Nos résultats montrent que parmi les BLI récemment développés et actuellement disponibles en pratique courante, l'avibactam est l'inhibiteur le plus efficace en association avec l'ATM sur les souches de E. coli productrices de MBL. Cependant, cette option thérapeutique est mise en péril par l'émergence de souches résistantes à l'AZA, principalement liée à la résistance fréquente à l'ATM par modification des PBP, non-antagonisable par l'ajout de BLI.
Pour les souches résistantes à l'AZA, les associations avec le relebactam ou le vaborbactam ne doivent pas être utilisées.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S32-S33 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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