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Apport de la sonication des implants au diagnostic microbiologique des infections chroniques de prothèse articulaire de hanche et de genou - 29/05/24

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2024.04.055 
A. Barthel 1, P. Boyer 1, J. Jenny 1, J. Gaudias 1, C. Boeri 1, L. Niglis 1, F. Severac 1, S. Klein 1, C. Ronde-Oustau 1
1 Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, france 

Résumé

Introduction

En dépit des consensus internationaux successifs, le diagnostic d'infection de prothèse ostéo-articulaire reste difficile. Les sociétés savantes (MSIS, IDSA, EBJIS) retiennent pour celui-ci un critère majeur microbiologique (≥2 prélèvements à culture positive au même micro-organisme). La sensibilité de la culture des prélèvements est limitée, laissant jusqu'à 20% d'infections de prothèses « à culture négative ». La sonication des implants est une méthode possible mais sa place n'est pas clairement définie.

Nous avons évalué son apport en pratique, notamment dans les cas où la culture des prélèvements péri-prothétiques est insuffisante pour retenir le critère majeur microbiologique d'infection par un micro-organisme.

Matériels et méthodes

Les cas consécutifs de changement complet de prothèses de hanche et de genou réalisés entre le 01/01/2019 et le 30/09/2021 pour motif septique ont été analysés rétrospectivement, dans le cadre d'une étude descriptive et monocentrique. Les patients devaient être majeurs, avec ≥3 prélèvements pré- ou peropératoires, et sonication de la prothèse.

Le critère d'évaluation principal était la proportion de sujets ayant un seul prélèvement péri-prothétique positif en culture et une culture du liquide de sonication positive et concordante, pour au moins une espèce infectante. Le taux attendu était >5%, sur la base des gains de sensibilité permis par les avancées techniques antérieures. L'objectif secondaire était le calcul de cette proportion en cas d'antibiothérapie dans les 14 jours précédant l'intervention chirurgicale, afin de la comparer à celle des patients non exposés aux antibiotiques.

Résultats

Ont été inclus 223 patients, majoritairement des hommes (123 soit 55.2 %), d'un âge médian de 71 ans [26-97] ; 73 patients (32.7%) avaient reçu une antibiothérapie préopératoire et 52 (23%) avaient une infection polymicrobienne.

Pour ces 137 changements de prothèses de hanche et 86 prothèses de genou, le nombre médian de prélèvements standards réalisés en pré et per-opératoire était de 4 [3-9], dont 3 [1-5] positifs.

Concernant la sonication, la culture du liquide était positive dans 185 cas (83.0%).

Dans 13.5% [9,0 – 17,9] (30/223) des cas, le diagnostic d'infection de prothèse à un ou plusieurs micro-organismes a pu être retenu par le résultat de la sonication combiné à un seul prélèvement péri-prothétique positif (critère majeur). L'espèce la plus concernée était Staphylococcus epidermidis (11/30, 36.67%). En cas d'antibiothérapie, ce taux était de 13,7% [5,8-21,6] (10/73). Il n'y avait pas de différence significative en cas d'antibiothérapie pré-opératoire (p=0.960).

Conclusion

La sonication des prothèses explantées lors d'un changement supposé septique a permis de poser le diagnostic d'infection certaine par un micro-organisme chez >5% des patients, qu'ils soient ou non pré-exposés aux antibiotiques. Ce résultat corrobore des données récentes sur le probable gain de sensibilité permis par l'utilisation conjointe de la culture des prélèvements standards et du liquide de sonication.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 3 - N° 2S

P. S27-S28 - juin 2024 Retour au numéro
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