Audit régional des prescriptions d'amoxicilline-acide clavulanique en établissements de santé - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
L'amoxicilline-acide clavulanique (AAC), antibiotique (ATB) générateur de résistances bactériennes est l'ATB le plus utilisé en établissement de santé (ES) en France (22%) (Enquête Nationale de prévalence, ENP 2022). Notre région se distingue par une consommation significativement plus importante d'AAC en ES (ENP : 4,5% des hospitalisés contre 3,3% au plan national). Le Centre Régional en Antibiothérapie (CRAtb) a proposé en 2023 un audit afin d'évaluer la pertinence des traitements par AAC pour dégager des actions correctrices visant à réduire la consommation.
Matériels et méthodes |
Création d'un groupe de travail régional (infectiologues, référents ATB, pharmaciens) animé par le CRAtb. Audit de l'ensemble des nouvelles prescriptions d'AAC en ES (exclusion des EHPAD et de l'HAD) pendant 7 jours en octobre 2023. Recueil des données cliniques et paracliniques. Evaluation de la pertinence (indication, molécule, posologie, durée, voie d'administration, réévaluation) par un binôme référent ATB/pharmacien dans chaque ES en référence aux recommandations du ePOPI.
Résultats |
L'audit a été réalisé par 31 ES (43% des ES de la région, 64% des ES de plus de 300 lits) et a concerné 515 patients (âge moyen 65 ans +/- 24 et sex-ratio 1,1). Les indications les plus fréquentes étaient les infections respiratoires aiguës (N=184, 36%), puis digestives (N=44, 9%) et cutanées (N=41, 8%). L'AAC était prescrit surtout en probabiliste (N= 457, 91%), pour des infections communautaires (N=356, 77%) et par un médecin senior (N=315, 63%). Dans 24% (N=123), l‘AAC était initié aux urgences et dans 7%, sa prescription était validée par le référent ATB. La durée moyenne de traitement était de 7 jours (± 4). L'AAC aurait pu être évité pour 26% (130/507) des prescriptions, soit par absence d'indication d'un ATB (15%,73/507), soit par le choix de l'AAC jugé non pertinent (12%, 49/426). Alors que la posologie et la voie d'administration étaient bien respectées (358/375, 96% et 361/374, 97%) et la réévaluation à H72 réalisée dans 62% (203/326) des cas, la durée de traitement était jugée non conforme (trop longue majoritairement) pour 33% des observations (116/352), avec dans ce cas au total 286 j d'AAC en excès. En global, indication, choix de la molécule et durée étaient conformes pour seulement 47 % des prescriptions (236/507). Les facteurs significativement associés à un traitement par AAC évitable et à une durée trop longue étaient la prescription par un interne (p=0,05 et p=0,02 respectivement) et l'absence d'avis du référent ATB (p=0,02 et 0,03).
Conclusion |
Cet audit a permis au CRAtb de dégager des pistes d'amélioration portant sur l'indication de l'AAC (en particulier lors d'infections respiratoires) et les durées d'ATB qui vont être déclinées dans chaque ES de la région, en collaboration avec les EMA et les référents ATB.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S24-S25 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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