Facteurs associés à l'échec virologique sous dolutegravir/lamivudine chez 6770 personnes vivant avec le VIH suivies dans la cohorte Dat'AIDS - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
La bithérapie dolutegravir/lamivudine (DTG/3TC) est une combinaison thérapeutique aujourd'hui recommandée en 1ère ligne comme en maintenance. Le faible nombre des échecs virologiques sous ce régime, dans les essais cliniques comme dans les cohortes, rend difficile l'analyse des facteurs associés à leur survenue. La cohorte française Dat'AIDS, du fait de ses effectifs importants, peut répondre à cette question.
Matériels et méthodes |
Dat'AIDS agrège les dossiers informatisés de 89547 personnes vivant avec le VIH (PvVIH) incluant les données démographiques, immuno-virologiques, les évènements liés ou non au VIH/SIDA, ainsi que les lignes thérapeutiques.
Dans cette étude rétrospective, nous avons inclus toutes les PvVIH initiant une ligne DTG/3TC pour la première fois avec une charge virale (CV) contrôlée (<50 copies/mL) et ayant ≥ 1 CV ensuite. L'échec virologique (avant/sous DTG/3TC) était défini par la survenue de 2 CV consécutives >50 copies/mL (ou 1 seule >200) au-delà des 6 premiers mois de traitement, sans préjuger du maintien de la ligne thérapeutique.
Une analyse de Cox multivariée a évalué les variables d'intérêt (âge, sexe, mode de contamination, origine géographique, nadir CD4, zénith CV, durée du VIH et de l'indétectabilité sous antirétroviraux, échec virologique avant DTG/3TC, mutation M184V/I préalable, sous-type VIH, co-infection HBV/HCV, CD4 et CV au switch) associées à la survenue d'un échec virologique. Un Hazard Ratio (HR)>1 signifie un risque plus élevé d'échec virologique.
Résultats |
Entre 2015 et 2022, 6770 PvVIH initiant en maintenance DTG/3TC ont été incluses : âge moyen (ET) 52 ans (12), sexe ratio H/F = 2,5, médiane indétectabilité 8,5 ans. Parmi eux, 2575 PvVIH avaient déjà eu un échec virologique avant DTG/3TC et 4633 avaient ≥ 1 génotype historique, qui montrait que 516 avaient présenté une M184V/I.
Au cours du suivi sous DTG/3TC, médiane 1,4 an (IQR=0,8-2,1), un échec virologique survenait chez 172 PvVIH (2,5%, Intervalle de confiance (IC) à 95% [2,2-2,9]) avec une CV médiane de 1145 cp/mL. À l'échec, 68 génotypes étaient disponibles, montrant des mutations de résistance pour le DTG chez 4 patients et pour le 3TC chez 6 patients. La ligne DTG/3TC était toutefois poursuivie 68 fois avec re-suppression virologique rapide chez 2/3 des PvVIH.
Parmi les facteurs indépendamment associés à l'échec virologique sous DTG/3TC, un échec virologique antérieur (152/2575 (5,9%) versus 20/4195 (0,5%) sans échec antérieur ; HR, 26,7 ; IC95% [14,9-40,8]) augmentait le risque, alors que la durée avec le VIH plus longue (0,91 par année ; [0,89-0,93]), le sexe masculin (0,5 ; 0,3-0,7) et les CD4 plus élevés au switch (0,99 ; 0,99-1,00) diminuaient ce risque.
Un antécédent de résistance au 3TC sur le génotype historique n'augmentait pas le risque d'échec virologique (p=0,17).
Conclusion |
Ces données françaises de vraie vie confirment l'efficacité et la solidité virologique de la bithérapie DTG/3TC, surtout s'il n'y a pas eu d'échec virologique auparavant.
Liens d'intérêts déclarés :
Déclaration de liens d'intérêts de Laurent Hocqueloux : Gilead Sciences (participation à des boards, congrès, études cliniques) MSD (participation à des boards, congrès, études cliniques) ViiV Healthcare (participation à des boards, congrès, études cliniques)
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S20-S21 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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