Efficacité du plasma convalescent COVID-19 chez les patients exposés aux anticorps monoclonaux anti-CD20 dans le cadre d'une maladie inflammatoire démyélinisante - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les anticorps monoclonaux anti-CD20, rituximab et ocrelizumab, sont utilisés dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP) et des troubles du spectre de la neuromyélite optique (NMOSD). Les patients sous anti-CD20 ont un risque accru de développer une maladie à coronavirus 2019 sévère ou prolongée (COVID-19) du fait d'un défaut de réponse immunitaire antivirale efficace. L'objectif de notre étude était de décrire l'efficacité clinique, biologique et virologique du plasma convalescent COVID-19 (PCC) dans une population homogène de patients atteints de SEP ou de NMOSD, exposés à des anticorps anti-CD20, et développant une infection à SARS-CoV-2.
Matériels et méthodes |
Cette étude de cohorte nationale, multicentrique et rétrospective a été menée entre novembre 2020 et juin 2023 dans 34 hôpitaux français. La maladie à COVID-19 devait être symptomatique et prouvée par une PCR positive sur prélèvement respiratoire. Les formes prolongées de COVID-19 étaient définies par des symptômes évoluant depuis > 21 jours. Le critère de jugement principal était la survie globale à 30 jours après administration de PCC. L'évolution de l'état clinique des patients atteints de formes prolongées de maladie à COVID-19 était un critère de jugement secondaire.
Résultats |
Quatre-vingt-douze patients ont été inclus, dont 84 (91 %) étaient atteints de SEP et 8 (9 %) de NMOSD. Les anticorps monoclonaux par rituximab et ocrelizumab étaient respectivement administrés chez 56 (61%) et 36 (39%) patients. Notre population était caractérisée par un âge médian de 49 ans [43-59], une prédominance féminine (66 %), peu de comorbidités (indice de Charlson 1 [0-2]) et un handicap modéré (EDSS 4,5 [3-6]). Les variants prédominant étaient Omicron (31%) et Delta (13%). 61 patients (66%) présentaient une forme légère, 23 (25%) une forme modérée, et 8 (9%) une forme sévère de la maladie. La survie globale à 30 jours était de 97%. La mortalité des formes aiguës était de 2%. Parmi les 52 patients (57%) atteints d'une forme prolongée, la durée médiane entre l'apparition des symptômes et la perfusion de PCC était de 51 [28-69] jours. 39 patients (75%) atteints d'une forme prolongée présentaient de la fièvre au diagnostic. A J7 post-administration de PCC, 100% des patients étaient apyrétiques. L'évolution clinique à J30 était favorable chez 98% des patients présentant une forme prolongée de maladie à COVID-19.
Conclusion |
Nos résultats suggèrent que le PCC pourrait être une option thérapeutique de choix chez les patients exposés aux anticorps monoclonaux anti-CD20 dans le cadre d'une maladie inflammatoire démyélinisante, en particulier dans les formes prolongées de la maladie à COVID-19.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S19 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.