Quel niveau de connaissance sur le dépistage et l'infection par le VIH chez des étudiants en soins infirmiers ? - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les études récentes montrent que les populations les plus jeunes sont de moins en moins concernés par l'infection par le VIH avec un niveau de connaissance plutôt à la baisse. Cette moindre connaissance est associée à un moindre recours au dépistage. De plus, les étudiants en soins infirmiers seront des acteurs importants dans la diffusion de la prévention de l'infection, dans leur activité professionnelle, que ce soit en structure de soins ou en exercice libéral, et dans leur entourage.
Nous avons souhaité évaluer, dans cette population, le niveau de connaissance du dépistage, de la prévention et du traitement du VIH.
Matériels et méthodes |
A l'occasion d'une journée “attractivité” organisée dans l'hôpital, le service a fait remplir des questionnaires anonymes aux élèves en 2ème et 3ème année en IFSI (institut de formation en soins infirmiers) et en IFAS (institut de formation d'aide-soignant).
Ce questionnaire comportait 7 questions fermées sur le dépistage, la prévention et les modes de transmission du VIH, ainsi que des questions socio-démographiques.
Résultats |
Au total, 76 questionnaires ont été recueillis, dont 24 d'étudiants en 2eme année en IFSI, 32 en 3ème année, et 6 en IFAS.
Sans surprise, 59/76 étaient des femmes, 21 avaient moins de 20 ans et 29 entre 21 et 30 ans.
La quasi-totalité, 70/76 savait que le SIDA était la forme avancée de l'infection à VIH. Concernant les modes de transmission possibles, l'item “materno-fetal, partage d'aiguille, rapport sexuel non protégé” a été sélectionné par 76/76, mais 7 ont noté en plus “salive, baisers, caresses”. Les ¾ connaissaient la notion de TROD. Les 2/3 savaient qu'un traitement antirétroviral pouvait être proposé hors infection, dans le cadre de la Prep par exemple.
Le délai de fiabilité du test standard après un rapport non protégé était moins bien connu, 27 (36%) ont sélectionné 6 semaines, 20 (26%) 15 jours, 14 (18%) 3 mois, et 15 (20%) 24 heures. La notion de “charge virale indétectable = non-contagiosité” est également mal connue, 33 (44%).
Les résultats sont globalement meilleurs chez les étudiants de 2ème année. L'explication la plus vraisemblable est que les cours d'infectiologie, en particulier sur l'infection à VIH, sont programmés aux élèves de 2ème année. Il existe donc une perte des connaissances au cours du temps.
Conclusion |
Si les notions basiques, définition du SIDA et modes de transmission, sont parfaitement acquis, les connaissances dans d'autres domaines sont très insuffisantes. Notamment le délai pour la pratique d'un test de dépistage, la connaissance de la PreP, la non-contagiosité en cas de charge virale indétectable, sont encore mal connus.
La prévention, l'éducation à la santé, et la promotion à la santé en population générale passe aussi par la connaissance chez les soignants de notions valides dans ce domaine. Des courtes formations de rappels pourraient être proposées au cours du cursus et de la vie professionnelle.
Aucun lien d'intérêt
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S154-S155 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?