Evaluation de l'appréhension des infirmier(e)s à prendre en charge des patients avec des pathologies transmissibles - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Dans le cadre de son exercice professionnel, chaque infirmier doit prêter serment sur le code de déontologie afin d'apporter les soins nécessaires et sans jugement à tout patient qu'importe sa pathologie, son ethnie et ses croyances. Ainsi, ce sujet porte sur l'identification des appréhensions des infirmières diplômés d'état (IDE) à prendre en charge des patients avec des pathologies potentiellement transmissibles telles que le Virus de l'immunodéficience humaine (VIH), le Virus de l'hépatite B (VHB), le Virus de l'hépatite C (VHC) ou la tuberculose afin d'apporter secondairement des compléments et/ou réajustements de connaissances sur ces pathologies.
Matériels et méthodes |
Un questionnaire anonyme comportant 31 questions visant à évaluer l'appréhension et les connaissances vis-à-vis de ces 4 pathologies (VIH, VHB, VHC et tuberculose) a été envoyé par mails ou distribué (via QR code) aux IDE de services de médecine et de chirurgie de 3 centres hospitaliers. Le questionnaire en ligne était disponible du 16/01/2024 au 01/02/2024.
Résultats |
61 questionnaires ont été entièrement complétés, principalement par des femmes (80.3%), des services d'infectiologie (22,95%) et de médecine polyvalente (26,23%) avec un âge moyen de 36 ans.
Sur une échelle de 0 à 10, les IDE ont une réticence ≥ 5 pour prendre en charge des patients séropositifs pour le VIH dans 19.6% des cas, pour le VHB dans 10% des cas, pour le VHC dans 14% des cas et pour la tuberculose dans 20% des cas. Le principal motif de réticence est une méconnaissance de la pathologie avec une peur de se contaminer dans 87% des cas pour le VIH, 76% pour le VHB, 58% pour le VHC et 38% pour la tuberculose. De plus, 33% des IDE pensent qu'il existe un vaccin pour prévenir l'hépatite C, 44% qu'il existe un traitement curatif pour le VHB.
Le risque de transmission du VIH ou du VHC en cas d'accident d'exposition au sang (AES) avec un patient ayant une charge virale positive est estimée supérieure à 10% pour 30% des IDE. A contrario 78 % des IDE pensent que le risque de transmission pour le VHB est < 10%.
La conduite à tenir en cas d'AES est inadaptée dans 34% des cas (pression pour faire sortir une goutte de sang).
L'isolement respiratoire de type gouttelette est recommandé par 30% des IDE pour la tuberculose alors que l'isolement recommandé est l'isolement AIR.
Conclusion |
Au travers des réponses de ce questionnaire, nous observons que les IDE sont globalement peu réticents à la prise en charge de patients à pathologies transmissibles. Néanmoins il existe une méconnaissance de ces pathologies et notamment du risque de contamination qui entrainent des surconsommations matérielles inutiles et un mauvais comportement en cas d'AES. Il parait donc nécessaire de refaire une information via une plaquette sur ces différentes pathologies auprès des soignants.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S154 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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