Efficacité et tolérance du vaccin BNT162b2 chez les enfants atteints de leucémie aigüe : résultats de l'étude PACIFIC - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Des formes graves de COVID-19 ont été observées chez des enfants atteints de leucémie aigüe (LA). De plus, l'apparition de l'infection pendant le traitement peut retarder la chimiothérapie, exposant potentiellement les patients à un risque plus élevé de rechute. La vaccination semble donc une stratégie préventive intéressante à considérer chez ces patients.
Matériels et méthodes |
Au moment où le vaccin BNT162b2 n'avait pas encore l'autorisation de mise sur le marché chez l'enfant de moins de 12 ans, nous avons mené un essai de phase I-II (NCT04969601) pour évaluer l'immunogénicité et la tolérance de deux doses de vaccin à 21 jours d'intervalle chez des enfants atteints de LA âgés de 2 à 15 ans et leurs frères et soeurs. Une étude de dose (10, 20 ou 30 µg) a été réalisée chez les patients âgés de moins de 12 ans. Les critères de jugements principaux étaient la tolérance, évaluée par la toxicité dose limitante (TDL) dans les 7 jours suivant la vaccination, et l'immunogénicité, définie par l'obtention d'un titre d'IgG anti-Spike ≥ 260 BAU/ml 2 mois après la première injection. Si ce seuil n'était pas atteint, une troisième dose de vaccin était administrée. La recherche d'anticorps neutralisants et l'étude de la réponse cellulaire par Elispot ont également été réalisées 2 mois après la première injection. Les enfants ont été suivis pendant 12 mois.
Résultats |
Soixante-seize enfants (61 patients et 15 frères et soeurs) ont été inclus dans l'étude. Aucun effet indésirable grave n'a été rapporté durant la phase d'escalade de dose ni pendant l'étude, la plupart des enfants a donc reçu une dose de vaccin de 30μg. Deux mois après la première injection, 52% des patients (32/61) versus 100% (15/15) des frères et soeurs avaient un titre d'IgG anti-Spike ≥ 260 BAU/ml et 48% (25/52) des patients versus 100% (11/11) les frères et soeurs avaient des anticorps neutralisants (p<0,001). De manière intéressante, 80% (44/55) des patients versus 100% (15/15) des frères et soeurs avaient un Elispot positif (P=0,1). La présence d'une lymphopénie, d'une hypogammaglobulinémie ou le fait d'être en phase intensive de traitement étaient associés à une moins bonne réponse. La réalisation d'une troisième injection a permis une séroconversion significative chez 50% (12/24) des patients. Vingt-cinq infections documentées sont survenues au cours de l'étude : 20 chez les patients et 5 chez les frères et soeurs (p=1). Aucune infection grave n'a été rapportée. Chez les patients, 15 infections ont entraîné un retard de la chimiothérapie allant de 5 à 14 jours.
Conclusion |
Le vaccin BNT162b2 à la dose de 30μg (versus 10μg recommandé actuellement chez les moins de 12 ans) est bien toléré et permet d'obtenir une réponse humorale mais surtout cellulaire significative chez les enfants atteints de LA après la période de chimiothérapie intensive. Ces données d'immunoréactivité montrent que l'utilisation de vaccins à ARNm à visée anti-tumorale pourrait être explorée chez ces patients.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S15 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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