Évolution des maladies invasives à pneumocoques en France après l'extension des recommandations de vaccination aux populations à haut risque - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les recommandations de vaccination anti-pneumococcique (PCV13/PPSV23) ont été étendues aux populations à risque d'infections invasives à pneumocoque (IIP) en 2017 en France, incluant le diabète, les maladies chroniques respiratoires,cardiaques,rénales, hépatiques, alors que les indications précédentes étaient limitées aux patients à haut risque comme les immunodéprimés. L'objectif de l'étude réalisée par le groupe SIIPA était d'étudier l'effet des changements de recommandations vaccinales sur les caractéristiques des IIP.
Matériels et méthodes |
Nous avons inclus prospectivement des cas d'IIP sans méningite provenant de 25 hôpitaux de soins aigus dans 6 régions entre 2014 et 2022 (NCT03983616). Les caractéristiques, la gravité clinique et la distribution des sérotypes des cas d'IIP ont été comparées entre les périodes avant (2014-2017) et après (2018-2022) la révision des recommandations. Les cas graves ont été définis comme une septicémie sévère ou une admission en unité de soins intensifs.
Résultats |
De 2014 à 2022, 1931 cas d'IIP ont été inclus, 903 dans la période pré-recommandation et 1028 dans la période post-recommandation. La plupart des cas étaient âgés de ≥65 ans (65%) au cours des deux périodes. La proportion de cas masculins a augmenté de manière significative dans la période post-recommandation (53% vs. 58% ; p=0.02). La plupart des cas étaient à risque (702/1681, 43%) ou à haut risque (682/1681, 41%), sans différence significative entre les deux périodes (p=0,4). Seuls 7% des cas d'IIP avaient été vaccinés contre le pneumocoque, sans différence entre les deux groupes (p=0,6). La proportion de cas graves n'a pas changé de manière significative entre les deux périodes (47% vs 48% ; p=0.8). Les décès à l'hôpital ont légèrement diminué dans la période post-recommandation avec une différence marginalement significative (22% vs 19% ; p=0.061), et la durée médiane du séjour à l'hôpital a diminué de manière significative entre les deux périodes. Parmi les 1854 cas dont le sérotype était connu, 499 (27%) avaient un sérotype PCV13, et 823 (44%) un sérotype PPSV23nonPCV13, sans différence entre les périodes. De nombreux cas avaient un sérotype PCV15 (35%) ou PCV20 (61%).
Conclusion |
Malgré l'extension des recommandations en matière de vaccination antipneumococcique, le nombre de cas graves d'IIP est resté élevé. La couverture vaccinale est extrêmement faible, bien que la plupart des cas d'IIP aient été considérés comme éligibles et qu'ils aient été dus à des sérotypes inclus dans les vaccins autorisés dans la plupart des cas. Cela souligne la nécessité d'élaborer de nouvelles stratégies pour améliorer la couverture vaccinale dans les populations à risque.
Aucun lien d'intérêt
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S14 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?