Malgré l'efficacité et la sécurité du vaccin anti-HPV, la couverture vaccinale (CV) demeure faible dans certains pays, dont la France. Une intervention incluant trois composantes (1-Education et motivation des adolescents et de leurs parents, 2-Formation des médecins généralistes aux HPV et à l'entretien motivationnel, 3-Vaccination gratuite en collège) a été co-développée et évaluée dans neuf régions françaises pendant l'année scolaire 2021-22. L'objectif est de présenter l'effet des composantes sur la CV deux mois après la fin de l'intervention.

Un essai contrôlé, randomisé, en cluster a été mis en oeuvre en utilisant un design de plan factoriel incomplet permettant de comparer 6 groupes bénéficiant de 0, 1, 2 ou 3 des composantes évaluées. La composante ‘vaccination gratuite en collège' n'a jamais été mise en oeuvre sans que les adolescents et parents bénéficient au préalable de la composante ‘Education / motivation'. La randomisation était stratifiée sur la région et sur l'indice de défavorisation des communes. Le critère de jugement principal était la CV (au moins 1 dose) des adolescents de 11-14 ans résidant dans la commune. L'analyse a été conduite en intention de traiter (ITT), puis en tenant compte de la dose d'intervention réellement reçue (DIR). L'effet de l'intervention selon le sexe de l'adolescent, l'indice de défavorisation de la commune et l'accessibilité potentielle aux médecins généralistes de la commune a été étudié.

Au total, 91 communes ont été incluses et analysées. La CV avant intervention variait de 8,9% à 15,0% selon les communes, et a augmenté de 4,0% à 14,2% deux mois après l'intervention. La vaccination en collèges a significativement augmenté la CV quel que soit le type d'analyse (ITT : +5,5%, IC95% [3,1;7,9]; DIR : +11,3%, IC95% [9,1;13,4]), contrairement à la formation des médecins généralistes dont l'effet n'est significatif qu'en tenant compte de la dose d'intervention (ITT : -1,5%, IC95% [-3,4;0,5] ; DIR : +3,6%, IC95% [0,02;7,1] ), et l'éducation / motivation des adolescents et de leurs parents, mise en oeuvre seule, reste non significative (ITT : -0,1%, IC95% [-2,5;2,4] ; DIR : +2,6%, IC95% [-1,7;6,9]). Il n'a pas été mis en évidence de différence selon le sexe de l'adolescent, mais l'effet de la vaccination en collège était plus important dans les communes ayant un faible accès aux médecins généralistes (p=0,007).

La vaccination en collège, précédée d'une éducation / motivation des adolescents et de leurs parents, permet d'augmenter la CV anti-HPV, et ce plus particulièrement dans les communes ayant un faible accès aux médecins généralistes. La formation des médecins généralistes permet elle aussi d'augmenter la CV dès lors qu'ils y participent.

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