Infections invasives à pneumocoque chez l'adulte : quelle place pour les vaccins ? Données 2009-2021 des observatoires régionaux du pneumocoque - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Présenter l'évolution entre 2009 et 2021 de la distribution des sérotypes et de la résistance aux béta-lactamines des souches de pneumocoque isolées d'infections invasives (IIP) chez l'adulte (>16 ans) et évaluer la place des vaccins PCV20 et PPV23.
Matériels et méthodes |
Entre 2009, année précédant l'introduction du PCV13 en France, et 2021, 6055 souches isolées d'IIP chez l'adulte (1446 souches de liquide cérébro-spinal [LCS] et 4609 souches d'hémocultures [HEM]) ont été étudiées par les ORP pour leur sensibilité à l'amoxicilline (AMX) et au céfotaxime (CTX) en déterminant la CMI par microdilution en milieu liquide (interprétation selon le CA-SFM-EUCAST) et sérotypées par le Centre National de Référence du Pneumocoque.
Résultats |
En 2021, les sérotypes du vaccin PCV13 ne représentaient plus que 23% des souches isolées de méningite et 25% de bactériémie versus 51% et 62% respectivement en 2009. Les sérotypes 3, 19A et 19F restaient encore très présents, ils représentaient 22% des souches. Parallèlement, on a noté une augmentation majeure du sérotype 8 qui représentait en 2021 8% des souches isolées de LCS et 20% d'HEM. Tous ces sérotypes sont compris dans le vaccin PPV23 et dans le PCV20. En 2021, le PPV23 couvrait 57% des sérotypes de méningites et 69% des sérotypes de bactériémies. Le vaccin PCV20 couvrait quant à lui 54% des sérotypes de méningites et 63% des sérotypes de bactériémies. A noter que le sérotype 9N, présent dans le PPV23 et absent du PCV20 représentait 5% des sérotypes impliqués dans les IIP chez l'adulte. Concernant les sérotypes non vaccinaux, les principaux (>3%) impliqués dans les IIP chez l'adulte en 2021 étaient le 15A (4%), 23A (3%), 23B (3%) et 24F (3%).
En 2021, 6% des souches isolées d'HEM étaient résistantes à l'AMXiv (CMI >2mg/L), 12% à l'AMXpo (CMI >1mg/L) et 5 souches (0,5%) étaient résistantes au CTX (CMI >2mg/L). Concernant les souches isolées de LCS, 20% (n=23/115) avaient une CMI à l'AMX >0,5mg/L dont 7%, une CMI >2 mg/L. S'agissant du CTX, 17% (n=19/115) des souches avaient une CMI>0,5 mg/L. Parmi elles, 1 souche avait une CMI à 2 mg/L et 2 souches, une CMI de 4 mg/L.
Les sérotypes les plus représentés étaient le 19F (27% des souches de CMI>0,5 mg/L pour AMX - 25% des souches de CMI>0,5 mg/L pour CTX), 19A (14% des souches de CMI>0,5 mg/L pour AMX - 12% des souches de CMI>0,5 mg/L pour CTX),le sérotype 11A (17% des souches de CMI>0,5 mg/L pour AMX - 17% des souches de CMI>0,5 mg/L pour CTX), le 15A (5% des souches de CMI>0,5 mg/L pour AMX - 10% des souches de CMI>0,5 mg/L pour CTX) et le 35B (12% des souches de CMI>0,5 mg/L pour AMX -12% des souches de CMI>0,5 mg/L pour CTX).
Conclusion |
Les variations de la distribution des sérotypes dans le temps, l'augmentation croissante des résistances aux béta-lactamines dont les C3G ainsi que l'évolution des recommandations et des schémas vaccinaux soulignent l'importance de poursuivre la surveillance du pneumocoque afin d'adapter les futurs vaccins.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S13-S14 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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