Motifs de refus à la vaccination des patients hospitalisés en service de médecine ayant au moins une indication à la vaccination antipneumococcique, antigrippale et anti-COVID-19 - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les infections respiratoires basses à pneumocoque, grippale ou à SARS-CoV-2 sont à l'origine d'une morbi-mortalité importantes, malgré une politique de santé publique encourageant la vaccination. L'hésitation vaccinale persiste, y compris pour les personnes à haut risque. Nous avons voulu identifier les motifs de refus vaccinal antipneumococcique (VAP) antigrippal (VAG) et anti-COVID-19 (VAC), afin d'identifier des leviers d'action permettant d'augmenter la couverture vaccinale des patients majeurs hospitalisés en service de médecine.
Matériels et méthodes |
Dans une étude visant à incrémenter la couverture vaccinale auprès de patients adultes hospitalisés dans les services de médecine d'un CHU, les motifs de refus vaccinal ont été recueillis sur un échantillon global de 190 participants, ayant au moins une indication vaccinale (VAP : 130/190, VAG : 181/190, VAC : 180/190). Le questionnaire était rempli par des externes en pharmacie auprès des patients. Cette étude avait reçu l'accord préalable du Comité Local d'Ethique et de Recherche en Santé.
Résultats |
Pour le VAP, le refus vaccinal, relevé chez 38,8% des patients à vacciner (33/85), motivé chez seulement 72,7% d'entre eux (24/33) avait pour motifs le manque d'informations (62,5%, N=15/24), devant le faible risque perçu de contracter l'infection (45,8%, N=11/24) et le manque de données sur sa sécurité (41,7%, N=10/24). Pour le VAG, le refus vaccinal, relevé chez 39,4% des patients à vacciner (39/99), motivé chez seulement 64,1% d'entre eux (25/39), avait pour motifs à égalité la crainte des effets secondaires indésirables (52,0%, N=13/25), le faible risque de contracter la grippe (52,0%, N=13/25), et le manque de confiance dans les indications médicales (52,0%, N=13/25). Concernant le VAC, le refus vaccinal, relevé chez 48,8% des patients à vacciner (42/86), toujours motivé (N=42/42), avait pour motifs les effets secondaires indésirables (67%, N=28/42), le manque de données concernant sa sécurité (64%, N=27/42) et le manque d'informations (59%, N=25/42). Pour le VAG principalement, le manque de soutien familial pour la vaccination est important (60% (N=15/25) contre VAP = 41% (N=10/24) et VAC = 52% (N=22/42)).
Conclusion |
La variation des motifs de refus vaccinal selon le vaccin suggère, pour incrémenter efficacement la couverture vaccinale, de déployer des communications ciblées spécifiquement sur chaque agent infectieux. Ainsi, pour le VAP, il apparait pertinent d'apporter des informations sur le pneumocoque, le vaccin et ses effets. Pour le VAG, il semble préférable d'investir l'entourage de référence des patients et de corriger les croyances relatives aux effets du vaccin et de l'agent infectieux. Le VAC, dont le refus est systématiquement justifié par les répondants impose de réduire la tendance à une défiance vis-à-vis des effets secondaires et de la sécurité du vaccin.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S128 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.