Investigation de 18 cas groupés avérés et probables de Méningo-encéphalite à Angiostrongylus au cours d'un repas de Noel, dans une ile du pacifique - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Une dizaine de cas sporadiques de angiostrongyloïdose nerveuse sont diagnostiqués chaque année dans une île océanienne mais le mode de contamination est rarement retrouvé. En décembre 2022, dans le mois suivant les festivités de Noel d'une population autochtones, 3 personnes ont été hospitalisés pour des méningites à éosinophiles. Une enquête épidémiologique a été mené pour mesurer l'ampleur du phénomène et en déterminer la cause.
Matériels et méthodes |
L'ensemble des participants ont été interrogé pour retrouver les patients ayant eu des symptômes évocateurs dans un intervalle de 1 à 4 semaines, identifier un facteur étiologique commun, et pratiquer des analyses sanguines dont une sérologie spécifique (technique). Une enquête environnementale a également été mené pour tenter de mettre en évidence la présence de rat et d'hôtes paraténiques.
Résultats |
Sur environ 50 participants, 19 personnes ont présenté des symptômes évocateurs. Parmi ceux-ci 3 angiostrongyloses étaient confirmé par PCR, 11 cas étaient probables avec une sérologie positive et 5 cas restaient possible, n'ayant pas été prélevés.
Les questionnaires ont mis en évidence un facteur de contamination commun au cours d'une soirée: la consommation d'eau de pluie de citerne et/ou la consommation de jus de fruits mixés. Ceux-ci dilués avec de l'eau de pluie, ont pu aussi être contaminés par des récipients stockés dans une cuisine ouverte et exposée aux limaces. Des rats et des gastéropodes étaient présents dans l'environnement, mais la recherche d' Angiostrongylus cantonensis(AC) par PCR dans l'eau, et les fruits était négative.
Conclusion |
Il s'agit d'une rare description d'un cluster d'angiostrongylose qui pose la question d'une possible contamination de l'eau de pluie et/ou lors de la préparation des aliments dans les cuisines extérieures. La sérologie semble intéressante pour diagnostiquer les formes mineures avec la limite de faux positifs ou d'exposition antérieure. La preuve du mode de contamination est rendue difficile par le temps d'incubation de la maladie.
La consommation d'eau de pluie et/ou la présence de cuisine ouverte dans les sociétés traditionnelles d'Océanie pourrait favoriser la survenue de contamination alimentaire par AC. Des études de séroprevalence ainsi qu'un monitoring du parasite dans l'environnement sont en cours pour évaluer ce risque.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S120 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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