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Neuro-pneumopathies sévères : quand penser à Chlamydia psittaci ? - 29/05/24

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2024.04.024 
M. Carrer 1, M. Favarel-Garrigues 2, T. Nicol 3, F. Schramm 4, A. Guillouzouic 5, M. Garcia 6, C. Le Brun 7, J. Bador 8, C. Cazanave 1, O. Peuchant 1
1 CHU de Bordeaux, BORDEAUX, FRANCE 
2 CH de Libourne, LIBOURNE, FRANCE 
3 CHU de Angers, ANGERS, FRANCE 
4 CHU de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE 
5 CHU de Nantes, NANTES, FRANCE 
6 CHU de Poitiers, POITIERS, FRANCE 
7 CHU de Tours, TOURS, FRANCE 
8 CHU de Dijon, DIJON, FRANCE 

Résumé

Introduction

Chlamydia psittaci, bactérie à développement intracellulaire obligatoire, est responsable d'une anthropozoonose nommée psittacose. Un contact avec des oiseaux associé à un tableau de pneumopathie atypique doivent faire évoquer cette infection. Devant des symptômes compatibles, la mise en évidence de la bactérie par PCR directement à partir des échantillons permet d'affirmer le diagnostic.

Matériels et méthodes

Etude rétrospective observationnelle multicentrique française de 34 cas de psittacose diagnostiqués par PCR à partir d'échantillons respiratoires entre 2010 et 2021.

Résultats

L'âge médian était de 63,5 ans (EI : 71,3-53,0) avec une population masculine prédominante (24/34, 76%). L'exposition aviaire était rapportée dans 29 cas : 8 patients travaillaient dans une exploitation ou abattoir de volailles, 21 déclaraient une exposition personnelle avec oiseaux domestiques. La durée moyenne des symptômes avant l'hospitalisation était de 5,6 jours (SD 5,1 j) avec une dyspnée dans 88% (30/34) des cas et une fièvre dans 97% (31/32) des cas avec une moyenne de 39,9°C. Un tiers des sujets présentaient une confusion (11/33), avec un tableau d'encéphalite pour trois d'entre eux. Pour 81 % (26/32) des patients, un séjour en soins continus ou réanimation a été nécessaire, dont 2/3 des cas pour ventilation invasive.

A l'admission, la CRP moyenne s'élevait à 338,1 mg/L (SD 131,8) et la PCT médiane (pour 16 patients) à 12,7 µg/L (EI : 17,9-0,51). Un quart des patients avait une insuffisance rénale aigüe et neuf présentaient une rhabdomyolyse (CPK > 500 UI/L). La sérologie psittacose était demandée pour 50% des sujets (16/32) : quatre avaient des IgG (aucun n'avait d'IgM isolées).

L'imagerie thoracique montrait un syndrome interstitiel dans 33% (10/30) des cas et/ou des condensations parenchymateuses pour 88% (28/32) des patients. Plus de 2 lobes étaient touchés dans 75% (21/28) des syndromes alvéolaires.

Seulement 25% des patients (8/32) ont reçu un antibiotique intracellulaire en probabiliste pour la pneumopathie : 7 macrolides, 1 fluoroquinolone. Le délai d'introduction d'un antibiotique efficace était en moyenne de 6,3 jours après le début des symptômes et 1,8 jours avant le prélèvement diagnostique. L'antibiothérapie finale après confirmation de la psittacose (doxycycline n=6, macrolide n=18, quinolone n=4) avait une durée médiane de 14 jours (EI : 21,0-10,5). On notait 91% de guérison (29/32, 3 patients étant décédés de complications de réanimation) avec des séquelles neurologiques pour un patient.

Conclusion

Les patients atteints de psittacose présentaient un tableau sévère tant sur le plan respiratoire que parfois neurologique, avec la mise en place d'une antibiothérapie efficace souvent retardée par rapport au début des symptômes. L'exposition aviaire paraît donc être un élément central à rechercher devant tout tableau de dyspnée fébrile, d'autant plus avec des troubles neurologiques associés.

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© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 3 - N° 2S

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