Covid-19 nosocomial : fréquence, mortalité, rôle de l'architecture et de la ventilation - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Le début du XXIe siècle a été marqué par 4 pandémies : le SRAS-CoV-1 (2003), la grippe H1N1 (2009), le MERS- CoV (2012) et plus récemment, SRAS-CoV-2 (2019). L'ampleur de la pandémie du SRAS-CoV-2 a souligné l'inexactitude et les limites des mesures précédentes de prévention des précautions complémentaires notamment en cas de risque aéroporté. La dichotomie gouttelettes-air en particulier est inexacte dans les environnements intérieurs. Nous sommes intéressés à la fréquence des cas nosocomiaux de COVID-19 (NC) en période pré-Omicron et Omicron et au rôle de l'architecture et de la ventilation dans l'émergence de ces cas.
Matériels et méthodes |
Tout patient avec COVID-19 confirmé (PCR+) hospitalisé dans notre centre (>24h) durant la période pré Omicron (PO) du 01/03/20 au 31/10/21 puis Omicron (O) du 01/12/21 au 30/09/22 a été inclus. La survenue d'un NC sein de notre établissement a été défini par la survenue d'un cas après 48h d'hospitalisation. Dans un deuxième temps pour la période PO nous avons comparé en terme de fréquence de survenue des NC au sein de notre institution un hôpital moderne mère enfant et réanimation (HM) (ventilation avec apport d'air frais mécanique, taux de renouvellement d'air (RA) =2 et 91% de chambre seules) et un hôpital historique médico-chirurgical (HH) (ventilation naturelle, RA < 1 et 53% de chambre seules).
Résultats |
Pendant la période d'étude, 2932 patients ont été hospitalisés (>24H) avec un COVID19 confirmé (PCR+) : 1690 (PO) et 1242 (O). Les cas nosocomiaux représentaient 487 cas (16.7 %) dont 261 (15.4 %) en période (PO) et 226 (18.2 %) en période O (p=0.05). La mortalité des cas nosocomiaux était de 26,1% (PO) et 16.4 % (O), >un taux supérieur à la mortalité globale de chaque période 16 ,9% (PO) et 11% (O). Du 1/10/20 (date de mise en place d'un screening COVID-19 systématique pour toute hospitalisation) au 31/5/21 33,718 patients ont été hospitalisés > 24H dont 25,038 patients dans HH (74.3%) et 8680 dans HM (25.7%) avec une DMS respective de 5.5 et 4.7 jours. 1020 COVID-19 ont été diagnostiqués dont 1P50 NC, 149 (99,3%) ont été diagnostiqués dans HH versus 1 dans HM (p<0.001). 73 cas sont survenus dans une chambre seule versus 77 dans une chambre double dont 26 cas secondaires.
Conclusion |
Les NC sont un marqueur du contrôle des infections aéroportées ; la fréquence est importante et la mortalité non négligeable même en période O. Bien que dans notre étude les populations de HM et HH diffèrent la quasi absence de NC dans HM durant la période évaluée souligne le rôle protecteur de l'architecture et de la ventilation. L'acquisition de NC dans HH a été favorisée par une contamination de proximité (chambre à 2) mais aussi potentielliement par une contamination aéroportée à distance liée à une ventilation insuffisante. Les infectiologues devraient connaitre au sein de leur établissement et de leur service les modes de ventilation (ventilation mécanique versus ventilation naturelle), le RA, les flux aériens et connaitre les mesures d'amélioration pour éviter les contaminations aéroportées à distance particulièrement en cas de ventilation naturelle.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S113 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.