Infection à Mycoplasma pneumoniae chez les adultes hospitalisés : épidémie française 2023-2024 (étude nationale MYCADO) - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Une recrudescence des infections à Mycoplasma pneumoniae est observée en France depuis l'automne 2023. L'étude MYCADO a pour objectifs de : i) décrire les caractéristiques des adultes hospitalisés pour une infection à M. pneumoniae en France, ii) déterminer la proportion de formes graves (passage en réanimation ou décès) et iii) identifier des facteurs associés à ces formes graves.
Matériels et méthodes |
Étude observationnelle ambispective nationale incluant les sujets ≥15 ans et 3 mois admis à l'hôpital ≥24 heures pour une infection documentée à M. pneumoniae entre le 01/09/2023 et le 29/02/2024. Les données cliniques, biologiques et radiologiques sont collectées à partir des dossiers médicaux. Un modèle de Cox sera utilisé pour déterminer les facteurs associés à la survenue de formes graves de l'infection.
Résultats |
L'analyse intermédiaire du 06/02/2024 inclut 522 patients issus de 55 centres : 298 (57%) hommes, âge médian 43 ans (IQR 33-60) ; 193 (37%) avaient au moins une comorbidité respiratoire parmi tabagisme actif (n=104) et asthme (n=57) ; 182 (35%) au moins une comorbidité cardio-vasculaire ; 57 (11%) une immunodépression parmi cancer solide, hémopathie, infection à VIH et transplantation. Les symptômes les plus fréquemment rapportés étaient : toux (84%, n=439), fièvre (78%, n=407), dyspnée (70%, n=365), asthénie (48%, n=250), céphalées (20%, n=104), myalgies (18%, n=94), vomissements (13%, n=68). Le temps médian entre les premiers symptômes et l'admission à l'hôpital était de 7 jours (IQR 4-10). À l'admission, 303 patients (58%) présentaient une SpO2 <95% en air ambiant. La CRP médiane était de 125 mg/L (IQR 19-323). Le scanner pulmonaire retrouvait des condensations parenchymateuses alvéolaires (65%, n=340), des micronodules bronchiolaires (61%, n=318) et/ou du verre dépoli (36%, n=188) ; les anomalies étaient bilatérales dans 71% des cas (n=371). Le diagnostic était fait par PCR dans 90% des cas (470 PCR positives dont 381(81%) sur écouvillon naso-pharyngé), par sérologie sinon. Des manifestations extra-respiratoires ont été identifiées chez 100 patients (19%), incluant : érythème polymorphe (n=16, 3,1%), anémie hémolytique auto-immune (n=15, 2,9%), myocardite (n=9, 1,7%) et encéphalite (n=4, 0,8%). Au moins un antibiotique potentiellement actif sur M. pneumoniae a été administré chez 491 patients (94%) dont 427 (87%) ont reçu un macrolide (spiramycine 61% et azithromycine 31%). Une oxygénothérapie a été administrée chez 407 patients (78%) pour une durée médiane de 5 jours [IQR 2-17]), et 161 patients (31%) ont été admis en réanimation dont 16 (10%) ayant été intubés et 81 (50%) ayant reçu une oxygénothérapie à haut débit. Sept patients (1,3%) sont décédés pendant l'hospitalisation.
Conclusion |
Ces tableaux cliniques sévères suggèrent l'importance de chercher M. pneumoniae systématiquement chez les adultes présentant des signes d'infection respiratoire sévère. L'analyse des facteurs associés au passage en réanimation et/ou au décès pendant l'hospitalisation pourra être présentée au cours de la conférence.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S11 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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