La mucormycose : une infection rare mais grave - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
La mucormycose est une infection fongique invasive rare, mais grevée d'une mortalité élevée de 40 à 80 %. Le diagnostic est difficile entrainant un retard de prise en charge thérapeutique. Le traitement est médico-chirurgical. La durée du traitement antifongique n'est pas consensuelle. Le but de ce travail est de décrire les particularités épidémio-cliniques, diagnostiques et thérapeutiques de la mucormycose.
Matériels et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective dans un service de maladies infectieuses, incluant tous les patients admis pour une mucormycose sur une période de 25 ans (1998-2023).
Résultats |
Nous avons colligé 27 cas de mucormycose : rhino-orbito-cérébrale (24 cas), abdominale (2 cas) et cutanée (1 cas). Les 24 cas de mucormycose rhino-orbito-cérébrale étaient de sexe masculin dans 67%. L'âge médian était de 53,67 [14 ; 78] ans. Le diabète était le principal facteur de risque (87,5%). Le délai de consultation médian était de 8 [1 ; 60] jours. Les principaux signes cliniques étaient : l'oedème périorbitaire (79,2%), la baisse de la vison (62,5%), l'exophtalmie (62,5%), l'ophtalmoplégie (58,3%), la fièvre (58,3%) et la nécrose cutanée (50%). Les signes radiologiques majeurs étaient un comblement sinusien total (62,5%), une exophtalmie (50%) et une atteinte vasculaire (37,5%). Le diagnostic positif reposait sur l'examen anatomopathologique (83,3%), l'examen mycologique direct (79,2%) et la culture (50%). Le traitement antifongique à base d'amphotéricine B déoxycholate était prescrit chez tous nos patients pour une durée médiane de 90[86-150] jours. Un traitement chirurgical était mené chez 19 patients (79,2 %). La mortalité était de 37,5 %.
Pour les 2 cas de mucormycose abdominale, il s'agissait d'une atteinte gastrointestinale dans les 2 cas et d'une atteinte splénique dans 1 cas. Le diagnostic reposait sur l'anatomopathologie. Le traitement était médical (1 cas) et médicochirurgical (1 cas). L'évolution était favorable.
Pour le cas de mucormycose cutanée, il s'agissait d'une dermohypodermite du pied droit. Le diagnostic reposait sur la biopsie cutanée avec étude mycologique.
Le traitement était médico-chirurgical avec bonne évolution.
Conclusion |
Un diagnostic rapide reposant sur l'anatomopathologie et la mycologie, un traitement antifongique prolongé et une chirurgie précoce permettent d'améliorer le pronostic de la mucormycose.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S109 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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