Etude prospective des infections associées aux soins chez les hémodialysés : incidence et facteurs prédictifs - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Les patients hémodialysés présentent un risque élevé d'infections associées aux soins (IAS) en raison des longues séances de dialyse, de l'immunodépression des patients et de la technique invasive de l'opération, en particulier celles sur cathéter. Dans cette optique, l'objectif de cette étude était d'estimer l'incidence des IAS chez les hémodialysés chroniques, de décrire ses particularités épidémio-cliniques et de déterminer ses principaux facteurs de risque.
Matériels et méthodes |
Il s'agissait d'une enquête de cohorte prospective durant une période de 10 mois (avril 2023-Janvier 2024),avec un suivi journalier dans l'unité d'hémodialyse d'un centre hospitalo-universitaire.Tous les patients hémodialysés chroniques via un cathéter veineux central(CVC) ont été inclus.Une IAS sur CVC était définie selon les critères du CDC.
Résultats |
Au cours de la période d'étude, 66 CVC ont été mis en place chez 32 patients inclus, dont l'âge moyen était de 57±12 ans et le sex-ratio était de 0,78. Le rythme de la dialyse était selon un protocole de 3 séances par semaine chez 12 patients (37,5%). Au total, 18 IAS sur CVC ont été identifiées, soit une incidence cumulée de 27,3%. Le délai moyen médian de survenue de l'IAS était de 1 jour(Intervalle interquartile=[1-18,7]) et la densité d'incidence était de 2cas/100CVC-jours.Une septicémie était notée dans 6 cas (33,3%). Le symptômes le plus révélateur de ces infections était l'issue de sérosités à partir du point d'insertion du cathéter (8cas;44,4%).Les microorganismes en cause étaient identifiés dans 9 IAS (50%), dont le germe le plus fréquemment isolé était le staphylococcus aureus (n=5;55,5%). Une association de traitement antibiotique était notée dans 9 cas (50%). Les molécules les plus fréquemment prescrites étaient la ciprofloxacine (7;38,8%) et la vancomycine (9;50%) . L'hospitalisation était de recours chez un seul patient (5,5%).
L'analyse multivariée a montré que les facteurs de risque des IAS sur CVC étaient la durée de l'hémodialyse depuis ≥10 ans (Odds Ratio Ajusté (ORA)=3,14;p=0,041), l'anurie (ORA=2,8;p=0,04), l'antécédent de septicémie dans les 3 derniers mois (ORA=5,3;p=0,003) et la difficulté d'insertion du CVC (ORA=3,6;p=0,022). De plus, l'hygiène corporelle défectueuse du patient (ORA=5,3;p=0,007) et la non-conformité de la technique de désinfection chirurgicale des mains préalable à l'insertion du CVC étaient prédictifs d'IAS (ORA=1,2;p=0,034).
Conclusion |
Notre étude a révélé un taux d'incidence alarmant d'IAS sur CVC . De multiples facteurs de risque relatifs aussi bien à la pathologie rénale du patient qu'aux conditions d'asepsie des CVC étaient incriminés.Ainsi, la manipulation vigilante de ces dispositifs médicaux invasifs particulièrement chez les patients fragiles et le respect strict des bonnes pratiques d'hygiène sont primordiales pour réduire l'incidence de ces infections.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S102 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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