Endometriosis is a chronic and progressive gynecological disease that affects 1 to 2 out of 10 women of childbearing age in France. The objective of this research was to understand the factors determining the quality of life of the patients who experience significant pain symptoms (75%), distinguished by the extent and depth of the lesions. The second objective was to evaluate the psychological repercussions of this pain. We will therefore assess the various psychological processes involved in explaining quality of life.

In total, 1039 women aged 18–55 years completed a self-administered questionnaire, assessing different types of pain and intensity, body image (BIS), self-esteem (Rosenberg), anxiety-depressive symptomatology (HAD), and quality of life (SF-36). Socio-biographical and medical characteristics of the patients were also assessed.

Analyses of variance showed that patients with chronic pain had lower self-esteem and body image, more anxiety-depressive symptoms, and a poorer quality of life than women with cyclic pain and those without pain. Regression analyses showed that the determinants of physical and mental quality of life differed significantly according to the type of pain experienced.

The consequences of the pain associated with endometriosis reveal multiple problems that can be considered from a new perspective. Although psychological disorders can be a response to pain phenomena they can also contribute to their increase. This is where the challenge lies in providing comprehensive care.

L’endométriose est une maladie gynécologique chronique et évolutive qui touche une à deux femmes sur dix en âge de procréer en France. L’objectif de cette recherche sera de comprendre les facteurs déterminant la qualité de vie au regard des symptômes douloureux importants chez ces patientes (75 %), distingués selon l’étendue et la profondeur des lésions. Le second objectif sera d’évaluer les répercussions psychologiques inhérentes à ces douleurs. Ainsi, nous examinerons les différents processus psychologiques impliqués dans l’explication de la qualité de vie.

Au total, 1039 femmes âgées de 18 à 55ans ont rempli un questionnaire auto-administré, évaluant différents types de douleurs et leur intensité, l’image corporelle (BIS), l’estime de soi (Rosenberg), la symptomatologie anxio-dépressive (HAD) et la qualité de vie (SF-36). Les caractéristiques sociobiographiques et médicales des patients ont également été évaluées.

Les participants ont été regroupés en fonction du type de douleur ressentie. Ainsi, trois groupes ont émergé : le premier groupe était composé de femmes souffrant de douleurs chroniques quotidiennes, le deuxième groupe était composé de femmes souffrant de douleurs en fonction de leur cycle menstruel et le dernier groupe était composé de femmes sans douleurs. Les analyses de variance montrent que les patientes souffrant de douleurs chroniques ont une estime de soi, une image corporelle, des symptômes anxio-dépressifs et une qualité de vie inférieure à celles des femmes souffrant de douleurs cycliques et des femmes sans douleur. La chronicité de la douleur ainsi que son intensité sont liées aux réponses psychopathologiques associées. Plus une femme ressent une douleur au quotidien et plus cette douleur est intense, plus elle présentera des symptômes anxieux et dépressifs, une dépréciation de son image corporelle et une altération de son estime de soi. Les analyses de régression montrent que les déterminants de la qualité de vie physique et mentale sont très différents selon le type de douleur ressentie. Chez les femmes souffrant de douleurs quotidiennes, les déterminants de la qualité de vie mentale et physique comprennent des variables telles que l’absence de symptômes d’anxiété, une faible intensité de la douleur, une faible errance diagnostique, un âge avancé, une bonne estime de soi, une bonne image corporelle et un diagnostic ancien. Chez les femmes souffrant de douleurs cycliques, les déterminants de la qualité de vie mentale et physique sont l’absence de symptômes d’anxiété, une faible intensité de la douleur, un âge avancé, une bonne estime de soi et une bonne image corporelle. Chez les femmes indolores, les seuls prédicteurs de leur qualité de vie physique et mentale sont l’absence de symptômes d’anxiété et une bonne estime de soi.

La douleur ne doit pas être considérée uniquement d’un point de vue biologique. Elle est associée à l’incapacité corporelle, au handicap et à la non-productivité, qui remettent en question notre vision de notre moi physique et notre perception de nos propres valeurs. Plus la douleur quotidienne est présente, plus il y a de prédicteurs des dimensions physiques et mentales de la qualité de vie. En d’autres termes, lorsque les patientes endométriosiques évaluent leur douleur comme chronique, nous devons penser à une pluralité de variables impliquées qui gravitent et ont un impact sur la qualité de vie, qu’elles soient psychologiques (symptômes anxieux et dépressifs) ou biomédicales (âge, diagnostic, douleur, date du diagnostic). La douleur n’est objectivée que par le discours ou le comportement des patients. En effet, sa reconnaissance et même sa prise en charge dépendent de la manière dont le patient tente de la mettre en mots et en actes. Les conséquences de la douleur associée à l’endométriose révèlent de multiples problèmes qui peuvent être considérés sous un angle nouveau. Si les troubles psychologiques peuvent être une réponse aux phénomènes douloureux, ils peuvent aussi contribuer à leur augmentation. C’est là que réside le défi d’une prise en charge globale.