Mortalité maternelle par pathologies cardiovasculaires en France 2016–2018 - 23/05/24
Maternal mortality due to cardiovascular disease in France 2016–2018
pour le
Comité national d’experts sur la mortalité maternelle
Résumé |
Entre 2016 et 2018, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 41 décès, ce qui en font la première cause de mort maternelle dans les 42 jours post-partum en France. Le ratio de mortalité maternelle (RMM) par maladies cardiovasculaires est de 1,8 pour 100 000 NV, augmentation non significative par rapport au triennium 2013–2015 (RMM de 1,5 pour 100 000 NV). Les décès de causes cardiaques sont majoritaires (n=28), avec 26 décès secondaires à une maladie cardiaque aggravée par la grossesse (morts indirectes) et 2 décès en lien avec une cardiomyopathie du péripartum (morts directes). Les décès de causes vasculaires (n=13) correspondent à 9 dissections aortiques et 4 ruptures de gros vaisseaux dont 3 ruptures de l’artère splénique. L’évitabilité des décès (possible ou probable) est retrouvée dans 56 % des cas vs 66 % pour le triennium précédent. Les soins sont considérés comme non optimaux dans 57 % des cas, en diminution par rapport au triennium 2013–2015 (72 %). Chez les femmes présentant une maladie cardiovasculaire connue, les pistes d’amélioration concernent le suivi pluridisciplinaire, l’évaluation répétée du risque de décompensation cardiovasculaire (grade OMS) et l’orientation précoce vers le centre référent (cardiologues, obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs experts). Chez toutes les femmes enceintes ou ayant récemment accouché, une étiologie cardiovasculaire doit être envisagée devant des symptômes évocateurs (dyspnée, douleur thoracique ou abdominale). L’échographie de débrouillage « au lit » (épanchements liquidiens, dysfonction cardiaque) et le dosage des enzymes cardiaques peuvent aider au diagnostic. Enfin, l’implication de la femme dans son parcours de soin est nécessaire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Between 2016 and 2018, cardiovascular diseases were responsible for 41 deaths, making it the leading cause of maternal death within 42days postpartum in France. The maternal mortality ratio (MMR) for cardiovascular disease is 1.8 per 100,000 NV, a non-significant increase compared with the 2013–2015 triennium (MMR of 1.5 per 100,000 NV). Deaths from cardiac causes accounted for the majority (n=28), with 26 deaths secondary to cardiac disease aggravated by pregnancy (indirect deaths) and 2 deaths related to peripartum cardiomyopathy (direct deaths). Deaths from vascular causes (n=13) corresponded to 9 aortic dissections and 4 ruptures of large vessels, including 3 ruptures of the splenic artery. Preventability of death (possible or probable) was found in 56% of cases compared with 66% in the previous triennium. Care was considered sub-optimal in 57% of cases, down from 72% in the 2013–2015 triennium. In women with known cardiovascular disease, the areas for improvement concern multidisciplinary follow-up, repeated assessment of the cardiovascular risk (WHO grade) and early referral to an expert centre (expert cardiologists, obstetricians, anaesthetists and intensive care). In all pregnant women or women who have recently given birth, a cardiovascular etiology should be considered in the presence of suggestive symptoms (dyspnea, chest or abdominal pain). Ultrasound “point of care” examination (fluid effusions, cardiac dysfunction) and cardiac enzymes assay can help in the diagnosis. Finally, the woman must be involved in her own care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Maladies cardiovasculaires, Mortalité maternelle, Qualité des soins, Communication interdisciplinaire, Anévrysme, Artère splénique, Dissection aortique
Keywords : Cardiovascular disease, Maternal mortality, Quality of care, Interdisciplinary communication, Aneurysm, Splenic artery, Aortic dissection
Plan
☆ | Ce texte fait l’objet d’une copublication entre la revue Anesthésie & Réanimation et la revue Gynécologie Obstétrique Fertilité & Sénologie, pour en assurer la plus large diffusion, notamment auprès des gynécologues-obstétriciens, d’une part, et des anesthésistes-réanimateurs, d’autre part – et plus largement auprès des lecteurs des deux revues. |
Vol 10 - N° 3
P. 235-247 - mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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