Détournement de matériel d’escalade pour réduire les contraintes musculosquelettiques dans la maintenance ferroviaire - 19/05/24
Résumé |
Contexte |
Les salariés de la maintenance ferroviaire sont amenés à travailler régulièrement en fosse afin d’accéder aux organes situés sous les engins moteurs. Ces salariés sont ainsi exposés à des contraintes musculosquelettiques habituelles et prolongées caractérisées par une hyperextension du rachis cervical associé à d’autres contraintes comme l’élévation sans soutien des membres supérieurs -avec ou sans charge.
En dehors du milieu professionnel ferroviaire, des « lunettes d’assurage à prisme » sont utilisées dans le monde de l’escalade, sport dans lequel l’assureur surveille l’ascension du grimpeur dont il assure la sécurité : le maintien permanent du contact visuel nécessaire avec le grimpeur lui impose d’adopter un posture prolongée en hyperextension du rachis cervical, contrainte réduite par l’utilisation de « lunettes d’assurage à prisme » qui permettent la visualisation à un angle de 90° vers le haut tout en maintenant une relative neutralité de l’angulation cervicale.
Nous nous sommes donc interrogés sur la pertinence, l’acceptabilité et le rapport bénéfice/risque de l’utilisation d’un tel matériel pour la réalisation des tâches de travail en fosse par les salariés de la maintenance ferroviaire.
Matériel et méthode |
L’expérimentation a consisté en une analyse comparative d’une situation avec et sans lunettes ainsi qu’avec une situation avec un exosquelette d’assistance cervicale. Nous avons utilisé des centrales inertielles afin d’analyser les mouvements de la zone cervicale et des capteurs électromyographiques (EMGs) de surface pour analyser les efforts. Les électrodes EMGs ont été placées sur les muscles sternocléidomastoïdiens et les trapèzes hauts. Compte tenu de la fréquence de l’activité réelle en production, la situation a été simulée expérimentalement, sans assistance, avec des lunettes à prisme et enfin avec un exosquelette d’assistance cervicale. La passation des conditions a été randomisée.
Conclusion |
L’objet de l’étude consiste à quantifier les gains en termes d’angulation pour le rachis cervical, et donc en termes de contraintes musculosquelettiques, mais aussi d’approcher l’impact de cette modification posturale sur les articulations adjacentes. La situation avec les lunettes apporte une diminution des mouvements et des efforts des cervicales, contrairement à l’utilisation d’un exosquelette par rapport à la situation nominale. D’un point de vue subjectif, il semble que l’appropriation de lunettes à prisme n’est pas aisée et nécessite la mise en place d’un processus d’acceptation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Troubles musculosquelettiques, Maintenance, Ferroviaire, Exosquelette
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102720- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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