Syndromes de sensibilité chimique multiple vus en centres de consultation de pathologie professionnelle et environnementale - 19/05/24
, Natalie Vongmany 2, Lynda Larabi 3, Lynda Bensefa-Colas 4, Marie-Thérèse Le Cam 5Résumé |
Contexte |
Le syndrome de sensibilité chimique multiple (SCM), anciennement appelé syndrome d’intolérance aux odeurs chimiques (SIOC) a été défini en 1996 par l’OMS comme « une affection acquise caractérisée par la répétition de symptômes touchant de multiples organes qui surviennent lors de l’exposition à diverses substances chimiques à des concentrations bien inférieures à celles connues pour entraîner les effets sur la population ».
Objectifs |
Décrire les caractéristiques des cas de SMC vus dans les Centres de consultation de pathologie professionnelle et environnementale CCPPE.
Méthode |
Tous les cas de SCM recensés dans la base du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P) de 2001 à 2021 ont été analysés et comparés aux patients sans SCM pour l’âge, le sexe, le lien avec le travail ou l’environnement.
Résultats |
Au total, 1867 cas de SMC, qu’il s’agisse de la pathologie principale (n=1493) ou d’une pathologie associée à une autre pathologie principale (n=374), ont été notifiés, surtout dans les centres en Île-de-France (47 %), Pays de la Loire (20 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (9 %). Les patients SCM étaient plus souvent des femmes (2/3 versus 1/3 pour les patients sans SCM). La pathologie principale de SCM était en lien avec le travail pour les 2/3 de patients et en relation avec l’environnement pour 1/3. Les nuisances en cause dans les SCM en relation avec le travail étaient principalement les peintures, teintures, solvants, diluants (35,1 % des patients), les détergents, désinfectants et composés (25,4 %), les parfums, odeurs (19,9 %). En l’absence de tableau de maladie professionnelle pour cette affection, la démarche de déclaration n’a été conseillée que pour 4 % des patients.
Les nuisances en cause dans les SCM en relation avec l’environnement étaient les expositions aux parfums et odeurs (47,2 % des patients), les peintures, teintures, solvants, diluants (26,8 %), les détergents, désinfectants et composés (17,2 %).
Le conseil donné sur la compatibilité de l’état de santé du patient avec le poste occupé ou envisagé était dans 46 % des cas une compatibilité avec réserve, 6 % une incompatibilité temporaire et 14 % une incompatibilité définitive.
Discussion |
Bien que les données du RNV3P ne soient pas exhaustives ni représentatives, puisqu’elles proviennent de consultations d’expertise, ces résultats montrent une répartition très hétérogène entre les CCPPE des patients avec un diagnostic de SCM. Elles confirment le retentissement important de ce syndrome sur la vie professionnelle et la présence de déclencheurs multiples à la fois professionnels et environnementaux.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : SCM, Sensibilité chimique multiple, SIOC, Intolérance environnementale idiopathique
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102576- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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