Travail, télétravail et consommation d’alcool - 19/05/24
Résumé |
Le télétravail peut générer des pratiques addictives. L’étude s’intéresse au lien possible entre travail, télétravail et consommation d’alcool.
Objectifs |
Décrire et analyser :
– la consommation d’alcool ;
– l’influence du travail et du télétravail sur la consommation.
Matériel et méthode |
Du 20 avril au 15 juin 2022, étude épidémiologique transversale, descriptive et analytique, intégrant le test court en 3 questions de repérage d’une consommation d’alcool à risque AUDIT-C (Alcohol Use Disorders Identification Test-Consumption), par autoquestionnaire proposé aux salariés consultant leur SPSTI (service de prévention et de santé au travail interentreprises) ou diffusé via les réseaux sociaux et un panel de sondages.
Résultats |
Il ressort de l’analyse de 929 questionnaires :
– 53,9 % de femmes ;
– un âge moyen de 37,67 ans ;
– 48,4 % pratiquent du télétravail, en moyenne 19heures par semaine ;
– 81,6 % consomment de l’alcool dont 23,1 % plus de 2 verres par jour ;
– des répondants déclarent augmenter leur prise d’alcool à cause du travail (6,1 %), du télétravail (6,7 %) ;
– 38,2 % ont une consommation modérée, 41,8 % un mésusage et 1,6 % une possible dépendance ;
– une proportion significativement plus élevée de situations de mésusage ou de possible dépendance chez ceux effectuant du télétravail versus ceux exclusivement en présentiel (p<0,01) ;
– les télétravailleurs partiels sont plus à risque de mésusage ou de possible dépendance que ceux en présentiel exclusif ou en télétravail exclusif (p<0,01) ;
– chez les télétravailleurs, moins de mésusage chez les répondants qui avaient déjà une activité de télétravail avant le premier confinement (mars 2020) (p<0,05) ;
– ceux en situation de mésusage ou de possible dépendance estiment que le télétravail et le travail sont responsables d’une majoration de leur consommation d’alcool (p<0,001) ;
– ceux travaillant plus de 35heures par semaine ont un taux de mésusage plus important (p<0,05),
– la consommation modérée est plus souvent associée à une satisfaction professionnelle et le mésusage, plus souvent à une insatisfaction.
Conclusion |
Les situations de mésusage ou de possible dépendance sont significativement plus fréquentes chez les répondants ayant une activité de télétravail. Ils estiment que le télétravail et le travail sont responsables d’une majoration de leur consommation d’alcool. Les télétravailleurs partiels apparaissent plus à risque de mésusage ou de possible dépendance que les travailleurs en présentiel exclusif ou en télétravail exclusif. Le questionnaire AUDIT-C en 3 questions est peu adapté au dépistage de la consommation d’alcool en population au travail mais plutôt en addictologie pour le suivi des personnes en mésusage ou possiblement dépendantes à l’alcool.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Alcool, Travail, Télétravail
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102275- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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