Intérêt du dosage des chromuries parmi les salariés de l’aéronautique - 19/05/24
Résumé |
Les composés du chrome hexavalent, cancérogènes avérés, restent utilisés dans l’industrie aéronautique faute de substitution possible. Leur utilisation dérogatoire impose des mesures de prévention et de traçabilité, dont le dosage des chromuries chez les salariés exposés.
L’objectif de ce travail était d’évaluer le déploiement de cet indicateur biologique d’exposition (IBE) dans un service de prévention et santé interentreprises (SPSTI) de la région toulousaine, dans le cadre du groupe régional multidisciplinaire de prévention du risque chimique dans l’aéronautique (PRICA), inclus dans le PRST4.
Des salariés de 4 entreprises sous-traitantes de l’aéronautique ont été inclus, sur la base d’une définition harmonisée des postes à risque par le groupe PRICA. Les salariés ont été informés et sensibilisés sur la pertinence de cet IBE.
Les résultats ont été exprimés en μg de chrome/g de créatinine.
Sur 281 fiches ciblées, 258 ont pu être exploitées, avec 40,7 % des prélèvements réalisés en début de poste et 4,7 % non-réalisés en fin de semaine.
Le seuil de 0,54μg/g était dépassé dans 25 cas (9,7 %) tous issus d’une même entreprise. Pour limiter le biais associé, la valeur du tertile supérieur de la distribution a été choisie pour l’étude (IBE>0,21μg/g).
Les analyses univariées montraient notamment une probabilité d’IBE dans le 3e tertile significativement augmentée par une activité exposante dans la journée, un prélèvement en fin de poste et/ou en fin de semaine. S’être douché avant le prélèvement diminuait significativement cette probabilité.
Une analyse en régression logistique descendante pas à pas retrouvait une association significative entre la présence dans le 3e tertile et l’exercice dans l’entreprise où les dépassements ont été notés (OR : 22,04 ; IC95 % [8,5–57,2]). Les autres facteurs retenus étaient la consommation de coquillage (OR : 20,41 ; IC95 % [1,9–220,2]), l’utilisation d’équipements de protection collective (EPC) (OR : 4,57 ; IC95 % [1,03–20,2]), les activités de perçage (OR : 3,67 ; IC95 % [1,3–9,9]) et le métier de peintre (OR : 5,44 ; IC95 % [2,2–13,7]).
Ce travail montre un non-respect des recommandations relatives aux prélèvements dans un nombre élevé de cas impactant les résultats. La faisabilité en entreprise devrait être un critère dans le choix de réalisation du dosage d’un IBE.
Les dépassements de seuil dans une seule entreprise malgré l’existence d’EPC pourraient s’expliquer par des activités de maintenance à l’extérieur de l’entreprise ou la possible non utilisation des EPI lors d’activités brèves considérées comme peu exposantes.
Ce travail confirme enfin l’intérêt de l’utilisation des IBE ayant permis d’alerter sur le cas d’une entreprise malgré la normalité des résultats des métrologies atmosphériques.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : IBE, CMR, Chrome
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Vol 85 - N° 2-3
Article 102320- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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