Évaluation des conduites addictives chez les travailleurs en situation d’handicap d’un ESAT - 19/05/24
Résumé |
Introduction |
Les travailleurs en situation de handicap (TSH) peuvent présenter une fragilité sociale, relationnelle et psychique susceptible de les placer en situation de risque en matière de consommation de substances psychoactives licites et illicites avec des conséquences sur leur santé. L’objectif est d’évaluer la prévalence des conduites addictives (tabac, alcool, cannabis) chez une population de TSH d’un établissement d’aide par le travail (ESAT) et repérer les facteurs pouvant les influencer.
Méthode |
L’enquête s’est déroulée sur une période de 2 mois allant du premier février au 31 mars 2023, il s’agit d’une étude descriptive transversale menée dans un ESAT de 164 TSH. Le recueil des données a consisté en la passation d’un questionnaire transcrit en FLAC par trois professionnels de la santé permettant d’évaluer les caractéristiques socioprofessionnelles, l’état de santé générale perçu, la prise de médicaments psychotropes, les conduites addictives (tabac, alcool, cannabis), l’évaluation de la dépendance par le score de Fagestrom, le questionnaire FACE et CAST. Des facteurs associés à l’addiction ont été également recherchés.
Résultats |
Nous avons interrogé 146 TSH, 4 ont été écartés. Parmi les travailleurs interrogés, 17,1 % rapportaient une consommation régulière de tabac, 50 % d’eux n’ont pas de dépendance, 38,5 % avaient une dépendance moyenne et 11,5 % une forte dépendance. Une consommation régulière d’alcool a été retrouvé chez 23,4 % de nos TSH avec un score de dépendance FACE inférieur à 4 pour la grande majorité d’entre eux (85,3 %). Un seul travailleur a déclaré procéder à une consommation régulière de cannabis avec un score de dépendance CAST à 5. L’étude a mis en évidence une association significative entre le tabac et le genre, les hommes fument plus que les femmes (p=0,007), l’alcool et le genre, les hommes boivent plus que les femmes (p=0,019), nous avons objectivé un lien significatif entre la consommation d’alcool et les antécédents pathologiques, les salariés sans antécédents semblaient boire plus que les autres (p=0,012) et un lien entre la notion de travail antérieur en milieu ordinaire et la consommation de tabac (p=0,016).
Conclusion |
Les résultats de cette étude montrent une prévalence et une répartition d’alcooliques chez notre population d’étude similaire de celle de la population générale en France, par ailleurs notre population était moins touchée par le tabagisme et la consommation de cannabis. Le repérage et la sensibilisation aux risques chez ce public sont fortement recommandés par tout le personnel du médicosocial mais aussi les acteurs de la santé au travail.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Addiction, Établissements et services d’aide par le travail, Travailleurs handicapés
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102301- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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