Conditions de travail et consommation d’alcool – une exploration à partir des données Evrest - 19/05/24

Résumé |
Les pratiques addictives ont des origines mixtes, liées à la vie privée, mais aussi à la vie professionnelle. En effet, le travail a un effet paradoxal vis-à-vis des consommations de substances psychoactives. Alors qu’avoir un emploi peut être protecteur vis-à-vis des pratiques addictives, certaines conditions de travail peuvent favoriser la consommation de substances psychoactives : les consommations de substances psychoactives peuvent avoir pour objectif de compenser un stress ou une anxiété, de soulager une douleur chronique, ou de favoriser le lien social.
Objectif |
Identifier les caractéristiques sociodémographiques et professionnelles des salariés associées à une consommation d’alcool dépassant les recommandations.
Méthode |
Les données 2020–2021 de l’observatoire Evrest ont été utilisées. Les facteurs associés à la consommation de plus de 2 verres d’alcool par jour les jours de consommation ont été recherchés via l’utilisation d’une régression logistique, avec un seuil considéré comme significatif pour p<5 %.
Résultats |
Parmi les 11 243 salariés ayant complété le questionnaire (3931 femmes et 7312 hommes), 93 % ont complété la question portant sur le nombre de verres d’alcool consommés par jour. Ce taux de 7 % réponses manquantes était supérieur aux autres questions du questionnaire (de 1 % pour la question sur le tabac par exemple). Parmi ces répondants, 24 % déclaraient consommer plus de 2 verres d’alcool par jour. Les facteurs associés significativement à cette consommation étaient : le genre féminin (OR=0,41), l’âge (36–45 ans : OR=0,65, 46–55 ans : OR=0,50, >55 ans : OR=0,39 par rapport à la classe d’âge de 18 à 35 ans prise en référence), le travail dans les secteurs du commerce–transport–hébergement–restauration (OR=0,81), des activités financières et d’assurance (OR=0,49), et de la santé humaine–action sociale (OR=0,75) (par rapport au secteur des industries manufacturières), le dépassement des horaires (OR=1,13). La catégorie socioprofessionnelle (ouvrier, employé, profession intermédiaire et cadre) ainsi que les autres contraintes psychosociales et physiques du poste de travail n’étaient pas significativement associées à une consommation d’alcool supérieure aux recommandations.
Conclusion |
Le dépassement des horaires semble être un facteur associé à une consommation d’alcool dépassant les recommandations. Certains secteurs d’activités semblent également plus exposés. Ces résultats peuvent aider à cibler les démarches de prévention dans le cadre de la consommation d’alcool.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Alcool, Risques psychosociaux, Evrest
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102294- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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