Les acteurs du secteur aéroportuaire rencontrent des difficultés à la mise en œuvre de mesures de prévention auprès des bagagistes, malgré une sinistralité AT/MP élevée. Le potentiel des exosquelettes les intéresse, mais l’intégration de ces dispositifs nécessite une démarche pluridisciplinaire et participative. Celle menée en galerie bagage à l’aéroport Roissy CDG a impliqué à la fois 2 prestataires de service bagage, une compagnie aérienne, 2 SPSTI, l’INRS et la CRAMIF, en lien avec l’action concertée aéroportuaire.

Cette démarche a inclus des préventeurs, des agents d’exploitation et des administratifs de l’ensemble des organismes intervenants. Un comité de pilotage (COPIL) a pu définir le besoin d’assistance physique, les exosquelettes potentiellement adaptés, et valider chaque étape. Ses membres ont aussi co-construit des affiches de sensibilisation communiquées et diffusées dans les galeries bagages de l’aéroport.

Les testeurs volontaires des exosquelettes ont bénéficié d’un accompagnement durant toute la démarche par l’ergonome de la CRAMIF et par un « référent-exosquelette » nommé et formé chez chaque prestataire. Un médecin a rencontré en visite médicale les volontaires.

Des mesures de cardiofréquencemétrie (CFM) et des captures vidéo ont été réalisées avant et après les 4 semaines de test. Elles ont été faites par des ergonomes, des assistantes techniques en santé au travail, des infirmiers en santé au travail et un médecin du travail, aussi bien du SPSTI, de l’INRS, de la compagnie aérienne que de la CRAMIF. L’analyse des CFM a été réalisée par un médecin du SPSTI et celle des captures vidéo par l’ensemble des ergonomes.

La pluridisciplinarité, en s’appuyant sur différents acteurs, et sur différents métiers au sein de ces acteurs, a permis la réussite de cette démarche inédite.

Grâce à la collaboration des divers intervenants et la mise en commun des compétences, cette démarche a pu être menée à bien. Les organes de décision des entreprises ont facilité l’obtention des ressources nécessaires. La participation d’une équipe élargie a permis de s’adapter aux contraintes aéroportuaires. La mise en place du COPIL a facilité la circulation des informations entre les acteurs et une prise de décision collégiale. Cette démarche a permis une montée en compétence de l’ensemble des acteurs vis-à-vis de l’intégration d’exosquelette en entreprise.

Le succès de cette démarche, avec l’obtention de données fiables sur l’impact des exosquelettes, n’a pu être obtenue qu’avec l’investissement de professionnels d’origines et de formations variées. Les diverses compétences ont permis des prises de décisions éclairées, ont enrichis les débats et l’analyse des résultats.