Évaluation de l’exposition au chrome VI : création d’une cellule risque chimique - 19/05/24
, Sophie-Carol Maisant, Fabrice Palma, Cosmin Patrascu, Jean Passeron, Samuel Goletto, Caroline BeaufilzRésumé |
Les effets sur la santé du trioxyde de chrome (également connu sous le nom de Chrome VI) et de ses dérivés sont largement documentés. Lors d’expositions aiguës, cette substance peut entraîner d’importantes irritations cutanées et affecter diverses muqueuses. En cas d’expositions répétées, elle peut être responsable de l’apparition de cancers bronchiques ou d’anomalies génétiques, entre autres.
Des niveaux d’exposition alarmants au Chrome VI par inhalation ont été relevés dans les secteurs impliqués dans la fabrication de pièces métalliques (soudure, usinage, traitement de surface, etc.). Cependant, dans le domaine de la maintenance des moteurs poids lourds (associé à la maintenance des moteurs de bateaux ou de locomotive), peu de mesures d’exposition par inhalation ont été réalisées et les niveaux détectés sont faibles. Également, dans ce domaine, aux risques bien connus tels que les TMS et les chutes, s’ajoute désormais le risque chimique.
Pour combler ces lacunes, nous avons spécifiquement sélectionné une entreprise de ce domaine. Un dépôt de poussière blanche positif au test colorimétrique au Cr VI avait été identifié. L’objectif était d’évaluer le risque chimique pour les employés et de confirmer la fiabilité du test colorimétrique.
Le service a alors créé une cellule risque chimique composée d’une équipe pluridisciplinaire (médecins du travail et toxicologue, expert en métrologie et infirmière). Cette pluridisciplinarité a permis de proposer une stratégie complète d’intervention :
• | prélèvements surfaciques sur des zones spécifiques permettant d’estimer l’exposition cutanée, la validité du test colorimétrique et le transfert de pollution vers des zones « propres » ; |
• | biométrologie permettant de prendre en compte l’ensemble des voies d’expositions. |
Les prélèvements de surface ont précisé les zones les plus contaminées (échappement, turbo, vis), ont révélé la présence de Cr VI sur des surfaces considérées comme propres, et ont montré les limites du test colorimétrique. De plus, ils ont mis en lumière une contamination des mains malgré le port de gants. Les résultats de la biométrologie se sont avérés rassurants, correspondant au niveau de la population générale.
L’intervention de l’équipe pluridisciplinaire a permis de personnaliser notre approche à l’entreprise. La collaboration entre les diverses professions a abouti à une analyse plus éclairée des résultats, mettant en valeur les compétences et l’expertise de chacun.
En perspective, en partenariat avec la CARSAT SE, nous prévoyons d’analyser les matériaux d’isolation thermique de ces moteurs afin d’identifier la source d’apparition du chrome VI.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chrome VI, Biométrologie, Prélèvement, Évaluation, Chimique
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102177- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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