Les conducteurs professionnels sont-ils à risque d’affections du membre supérieur ? - 19/05/24
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Résumé |
Ce travail est né d’un questionnement provenant de plusieurs experts des CRRMP qui avaient le sentiment d’être souvent interrogés sur un lien entre l’activité professionnelle de conducteur professionnel et la survenue de troubles musculosquelettiques (TMS) du membre supérieur (MS).
Objectif |
Décrire et comparer, pour les 3 principaux groupes de conducteurs professionnels, les facteurs de risque de TMS du MS, les affections musculaires, ostéoarticulaires et neurologiques du membre supérieur (AMOAN-MS) et d’explorer les liens entre l’activité professionnelle et ces affections grâce à l’exploitation des données de Sumer, Evrest, MCP, RNV3P et base MP de la Cnam.
Méthode |
Les hommes conducteurs de poids lourds (CPL), de transports en commun (CTC), livreurs et coursiers (CLC) et autres ouvriers (AO) sont comparés. Les périodes d’inclusion sont : Sumer : 2017 ; Evrest : 2015 à 2019 ; MCP : 2008 à 2018 ; RNV3P : 2010 à 2019 ; Cnam : 2013 à 2019.
Résultats |
Les effectifs de salariés étudiés sont de 651, 1922 conducteurs et 4398 et 12 438 AO respectivement pour Sumer et Evrest. Les effectifs de pathologies étudiés sont de 1317, 1242 et 8998 pour les conducteurs et 14 657, 19 605 et 132 182 pour les AO respectivement pour MCP, RNV3P et Cnam.
Les conducteurs professionnels présentent des facteurs de risque de TMS du MS différents selon leur catégorie professionnelle. Les CTC sont plus âgés que les CPL, CLC et AO (58 % de travailleurs de plus de 50 ans contre 36 %, 47 % et 28 % respectivement). Les facteurs biomécaniques, organisationnels et psychosociaux sont dans des proportions proches chez les CLC et les AO. Les CPL et les CTC sont moins souvent exposés aux facteurs biomécaniques, excepté pour les gestes répétitifs déclarés plus fréquemment par les CTC.
La fréquence des AMOAN-MS est différente selon la catégorie de conducteur. Les prévalences de plaintes ou de MCP du MS sont proches entre les CLC et AO et plus élevées que pour les CPL et CTC. Concernant l’épaule seulement, elles ne sont pas différentes entre les 4 groupes (prévalence des plaintes : 8 et 10 % des salariés, prévalence des MCP : entre 0,6 et 0,9 %). Les AMOAN-MS sont principalement imputés aux mouvements répétitifs chez les CTC et les AO (60 à 80 % selon les dispositifs), alors que pour les CPL et CLC, le travail avec force est également souvent mis en cause (>50 % des cas). Les maladies professionnelles (MP) de l’épaule sont en proportion plus importante chez les CPL (48 % de MP du MS) et les CLC (51 %) que chez les CTC (37 %) et AO (39 %).
Conclusion |
Le risque d’AMOAN varie en fonction de la catégorie de conducteur. Plusieurs de nos résultats suggèrent que les facteurs de risque de TMS du MS sont présents surtout lors des activités dites « hors cabine ».
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Conducteurs, TMS, Evrest, MCP, Sumer RNV3P
Plan
Vol 85 - N° 2-3
Article 102354- mai 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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