Les métastases mammaires sont rares. Elles représentent 0,5–6,6 % de l’ensemble des cancers mammaires. Notre but est de discuter les moyens du diagnostic et les aspects anatomocliniques des métastases mammaires.

Nous en rapportons une étude rétrospective de six cas de métastases mammaires colligés sur une période de 11 ans (1992–2003) dans le laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologiques de l’hôpital universitaire de Sfax. Le diagnostic était porté sur un matériel de cytoponction dans deux cas, une biopsie au trucut dans trois cas, et sur une pièce opératoire dans un cas. Une étude immunohistochimique était réalisée dans quatre cas. Les données cliniques, thérapeutiques et évolutives étaient recueillies à partir des dossiers des patients.

Les métastases mammaires représentaient 0,43 % de l’ensemble des cancers mammaires. Les tumeurs primitives comprenaient un cas de lymphome non-Hodgkinien gingivo-maxillaire, un cas de mélanome rétroauriculaire, un cas de leiomyosarcome des parties molles, un cas de choriocarcinome utérin, un cas de carcinome neuroendocrine rectal et un cas de carcinome à cellules en bague à chaton gastrique. Toutes les patientes étaient des femmes dont l’âge moyen était de 45,5 ans. Dans trois cas le diagnostic de métastase mammaire était concomitant au diagnostic de la tumeur primitive. Cliniquement, il s’agissait d’un nodule dans cinq cas dont la taille moyenne était de 2,3cm et d’un empâtement sus-aréolaire dans un cas. L’atteinte mammaire était bilatérale dans deux cas. Toutes les malades avaient bénéficié d’une chimiothérapie. La survie moyenne après le diagnostic de métastase mammaire était de huit mois.

Les métastases mammaires posent un problème de diagnostic différentiel majeur avec les cancers primitifs du sein dont la prise en charge et le pronostic sont différents. Une confrontation des données cliniques et anatomopathologiques s’impose pour un diagnostic correct. L’étude immunohistochimique est d’un intérêt majeur, particulièrement quand la tumeur mammaire est révélatrice.

Breast metastases are rare. They represent 0.4 to 6% of all breast cancers. Our aim is to discuss the means of diagnosis and the clinicopathological features.

We report a retrospective survey of six cases of breast metastases diagnosed over a period of 11 years (1992–2003) in the laboratory of anatomy and pathological cytology of the university hospital of Sfax. The diagnosis was carried on a material of cytoponction in two cases, a biopsy in three cases, a surgery specimen in one case. Immunohistochemical study was performed in four cases. Clinical, therapeutic and evolutionary data were collected from the files of patients.

Metastases to the breast constituted 0.43% of all breast cancers. The primary tumors understood a case of gingival-maxillary non-Hodgkinʼs lymphoma, a case of retroauricular melanoma, a case of soft tissue leiomyosarcoma, a case of uterine choriocarcinoma, a case of rectal neuroendocrine carcinoma and a case of gastric signet cell carcinoma. All patients were women, the middle age was 45.5 years. In three cases the metastases to the breast was concomitant to the diagnosis of the primitive tumour. Clinically it was a nodule in five cases, the size average was 2.3cm, and a subareolar thickening in one case. The mammary involvement was bilateral in two cases. The middle survival after the diagnosis was eight months.

Metastases to the breast must be distinguished from primary breast cancers whose treatment and outcome are different. A confrontation of clinical and pathological data is recommended for an accurate diagnosis. Immunohistochemical study is of great interest particularly when the breast tumour is revealing the disease.