Intérêt de la recherche du papillomavirus humain (HPV) dans le suivi post-conisation des CIN2–3 : À propos de 386 cas - 03/06/08
Résumé |
Introduction |
Les lésions cervical intraepithelial neoplasia (CIN) 2+ représentent des anomalies précancéreuses vraies, même si certaines d’entre elles vont guérir spontanément. Cette progression potentielle fait que leur prise en charge est basée sur la chirurgie d’exérèse qui amène à la guérison de ces lésions intraépithéliales dans la grande majorité des cas. Toutefois les femmes sont, malgré ce traitement considéré comme efficace, plus exposées au risque de cancer invasif du col utérin et c’est pour cette raison qu’un suivi spécifique est préconisé afin de dépister les lésions résiduelles (traitement incomplet) et les récidives (reprise du processus lésionnel après traitement complet). Le problème de cette surveillance est le caractère imparfait des outils utilisés pour ce dépistage appliquée à une population à haut risque de cancer. Ces lésions sont dues aux papillomavirus humains à haut risque (HPV HR) et il n’y a pas de progression lésionnelle sans HPV. Par conséquent, un test viral devrait pouvoir participer à la caractérisation d’une sous-population de femmes conisées particulièrement à risque.
Matériel et méthodes |
Nous avons étudié sur une série rétrospective de 386 conisations réalisées dans un même centre sur une période de 80 mois, l’apport du test HPV (Hybrid Capture 2®) dans le suivi post-thérapeutique des CIN2+.
Résultats |
La positivité en HPV de trois à six mois post-conisation était de 22,5 %. La sensibilité du test HPV pour le dépistage des lésions résiduelles et des récidives a été de 100 %, celle de la cytologie était de 72 % alors que celle de l’analyse histologique des berges n’atteignait que 67 %. La valeur prédictive négative d’un test HPV négatif associé à une cytologie normale était de 100 %.
Discussion |
Le test HPV, par sa pertinence, optimise la surveillance postopératoire et aboutit à une sélection rapide et efficace du sous-groupe réellement à risque d’invasion qui représente moins d’une patiente sur trois, et de rassurer les autres. En effet, en cas de négativité, son association à une cytologie normale présente une valeur prédictive négative proche de 100 % ce qui permet d’espacer l’intervalle entre deux dépistages et de retourner rapidement dans un suivi de routine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Cervical intraepithelial neoplasia (CIN) 2 and CIN3 lesions clearly represent precancerous states even if some of them would heal spontaneously. Management is based on surgical excision of part of the uterine cervix because such lesions can potentially progress into carcinomas. In most cases, this treatment leads to the cure of intraepithelial lesions. However, even after such an efficient treatment, theses patients are still at a higher risk of developing an invasive cervical cancer. That is why guidelines recommend a specific follow-up in order to screen for residual disease (incomplete excision) or for recurrences (after a complete excision). The actual problem in the follow-up strategy lies in the screening tools in use – cervical smears and colposcopy – whose sensitivities are low and hence, not quite sufficient when applied to a high risk population. These intraepithelial lesions are due to high risk human papillomaviruses (HPV) and there cannot be any lesion progression without HPV. Consequently, a viral testing would help in identifying a high risk subpopulation of women after cone loop cervical excision.
Material and methods |
We studied, retrospectively, the contribution of HPV testing (Hybrid Capture 2®) in the follow-up after CIN2–3 treatment in 386 cone loop cervical excisions performed at a single centre during 80 months.
Results |
Between three to six months follow-up after surgery, HPV remained present in 22.5% cases. The sensitivity of HPV testing in the screening for residual lesions or for recurrences was 100%, that of cervical smears cytology was 72%, whereas that of the pathological analysis of margins reached only 67%. The negative predictive value of a negative HPV detection associated with a normal cytology was 100%.
Discussion |
Owing to its clinical relevance, HPV testing optimises postoperative follow-up and leads to the rapid and efficient selection of a subgroup, representing less than one upon three patients who are really at risk of an invasive lesion and to wholly reassure the others. Indeed, a negative HPV testing, associated with a normal cervical cytology, obtained after surgery correspond to a negative predictive value of almost 100% and this allows us to increase the time-interval between two screenings and to rapidly place the patient in a routine follow-up.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : CIN, HPV, Conisation, Colposcopie
Keywords : CIN, HPV, Colposcopy, Cervical excision
Plan
Vol 37 - N° 4
P. 329-337 - juin 2008 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.