Schistosomoses - 25/04/24
Résumé |
Les schistosomoses sont des parasitoses dues à des vers plats à sexes séparés. Les principales espèces sont Schistosoma haematobium, S. mansoni, S. japonicum, et S. intercalatum/guineensis. S. mekongi et S. malayensis sont plus rares. Leur répartition géographique dépend de la présence de mollusques d'eau douce spécifiques (hôtes intermédiaires). Après une multiplication dans ces mollusques, les larves sont émises dans le milieu extérieur et nagent à la recherche de l'hôte définitif (homme et autres mammifères) qu'elles pénètrent par voie transcutanée. Chez l'homme, les vers adultes se développent dans les veines mésentériques (S. mansoni, S. intercalatum) ou pelviennes (S. haematobium) où les femelles pondent leurs œufs. Les œufs sont par la suite excrétés dans les selles ou les urines, puis libèrent une larve mobile qui contamine les mollusques vecteurs. Les œufs retenus dans les tissus (tube digestif, foie ou vessie) induisent une forte réponse inflammatoire avec formation de granulomes évoluant vers la fibrose, source des principales complications intestinales, hépatospléniques ou urogénitales liées à ces parasites. Le diagnostic repose encore sur la mise en évidence des œufs dans les selles ou les urines, même si des tests rapides se développent pour améliorer les enquêtes épidémiologiques. Le praziquantel est le seul traitement disponible. Il est efficace contre toutes les espèces, mais n'empêche pas les réinfestations. Son large usage lors de traitements de masse expose au risque de résistance. Malgré de réels progrès avec éradication ou arrêt de la transmission de la parasitose dans certains pays autrefois endémiques (Japon, Maroc, Antilles françaises), ou baisse de la prévalence dans d'autres (Chine), les schistosomoses restent une des principales helminthiases humaines et sont inscrites sur la liste des maladies tropicales négligées de l'Organisation mondiale de la santé. Elles concernent actuellement essentiellement l'Afrique subsaharienne où elles sont responsables d'une morbidité et d'une mortalité notables, difficiles à évaluer. La lutte contre les schistosomoses ne saurait se résumer au traitement des populations exposées qui parfois s'avère insuffisant. Elle comporte également l'élimination de l'hôte intermédiaire et surtout l'amélioration des conditions de vie, l'accès à l'eau potable, le changement des comportements grâce à l'éducation sanitaire. Les recherches sur un vaccin efficace se poursuivent mais pour l'instant, aucun des candidats étudiés n'est disponible.
Mots-clés : Schistosomoses, Schistosoma haematobium, Schistosoma mansoni, Schistosoma japonicum, Maladies tropicales négligées, Granulome bilharzien, Praziquantel, Chimiothérapie de masse
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