Covid-19 et hormones - 08/04/24
Résumé |
La Covid-19 touche pratiquement tous les systèmes et tous les organes, y compris les glandes endocrines. En effet, le récepteur du SARS-CoV-2 est exprimé dans l'hypophyse, la thyroïde, la surrénale, les gonades, le pancréas endocrine et le tissu adipeux. Cette expression concerne essentiellement les vaisseaux, alors qu'elle est en général plus faible au niveau des cellules endocrines. Le virus lui-même a été détecté dans des échantillons thyroïdiens, surrénaliens, testiculaires, pancréatiques et adipocytaires des patients décédés de Covid-19 laissant penser à une possible atteinte directe par le virus. Dans la phase aiguë de la Covid-19, il a été décrit des cas d'hyponatrémie en relation avec une sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique (ADH), des modifications de l'hormonémie, des dysfonctions thyroïdiennes (syndrome de T3 basse, thyrotoxicose atypique) et une réponse glucocorticoïde tonique alors que des cas d'apoplexie hypophysaire et de thyroïdite subaiguë ont été rapportés au décours d'une infection à SARS-CoV-2. Cependant, l'évaluation des axes hypothalamohypophysothyroïdien et hypothalamohypophysosurrénalien est normale chez la grande majorité des patients à moyen terme (3 mois). La Covid-19 présente un dimorphisme sexuel évident avec une maladie plus sévère et un pronostic plus grave chez l'homme et une Covid longue associée au sexe féminin. Les rôles joués par le sexe biologique (expression différentielle des gènes impliqués dans l'entrée du virus et la réponse immunitaire à l'infection, effet des hormones sexuelles sur la réponse immunitaire) et/ou par des facteurs socioculturels (probablement en relation avec le genre) restent à déterminer. Concernant le pancréas endocrine, la relation est bidirectionnelle avec des cas de diabète de novo postCovid-19 et davantage d'acidocétose pendant la période Covid-19, d'un côté, et un risque accru de complications (hospitalisation, admission en réanimation, intubation) et de décès chez les personnes diabétiques, d'un autre côté. Enfin, il faut signaler que les études sont très hétérogènes avec un niveau de preuves faible à modéré et un manque cruel d'études à long terme.
Mots-clés : Covid-19, Hypophyse, Thyroïde, Surrénale, Dimorphisme sexuel, SARS-CoV-2, Diabète de novo
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