Trauma and mental health in young adults who arrived in France as unaccompanied and separated migrant children - 30/03/24
Traumatisme et santé mentale chez les jeunes majeurs isolés étrangers arrivés en France en tant que mineurs non accompagnés
Abstract |
Objectives |
The mental health of unaccompanied and separated minors (UASC) has been widely studied but not their first years of adulthood, often characterised by uncertainty after leaving child protection. The aim of this study was to estimate the prevalence of psychiatric disorders using standardised and validated research instruments and examine the effect of exposure to trauma.
Methods |
One hundred and ten youth (92.7% male, median age 19.7 [18.1–22.8]) from Chambery, Montpellier and La Rochelle were recruited to a cross-sectional exploratory study. During a face-to-face interview, somatoform disorder, anxiety, and depression were assessed using the Patient Health Questionnaire (score≥10) and post-traumatic stress disorder (PTSD) with the PTSD Checklist for DSM-5 (score≥33). Traumatic life events were assessed using the Life Events Checklist.
Results |
Of the youth, 19.3% had a probable somatoform disorder, 17.6% anxiety, 28.7% depression, and 20% PTSD. The number of traumatic life events increased the risk of depression (multi-adjusted OR (95%CI): 1.56 (1.25–1.96)), PTSD (1.60 (1.23–2.08)), somatoform disorder (1.41 (1.10–1.82), and anxiety (1.33 (1.02–1.72)). Physical assault was the type of event positively associated with the most disorders (P≤0.01, except for anxiety), followed by witnessing sudden and violent death (P≤0.01 for depression and PTSD) and sexual assault (P=0.002 for PTSD).
Conclusion |
Our study highlights the high prevalence of psychiatric disorders in young adults who arrived as UASC and the impact on their mental health of cumulative trauma and exposure to interpersonal and violent traumatic life events. A greater focus on their mental health with regular assessments is needed in order to provide rapid and adapted care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Objectifs |
La santé mentale des mineurs non accompagnés a été largement étudiée mais peu d’études se sont intéressées à leur devenir au sortir de la protection de l’enfance, souvent caractérisé par l’incertitude et l’angoisse quant à leur statut et droit de rester dans le pays d’accueil. Notre objectif était d’étudier auprès de cette population de jeunes majeurs isolés étrangers (JMIE) la prévalence des troubles psychiatriques courants à l’aide d’instruments de recherche standardisés et validés, et d’examiner les associations entre la présence de ces troubles et leur histoire traumatique.
Méthodes |
Cent dix JMIE (92,7 % hommes, âge médian 19,7 ans [18,1-22,8]) de Chambéry, Montpellier et La Rochelle, ont participé à une étude transversale exploratoire. Le recrutement a été effectué par l’intermédiaire d’intervenants travaillant dans les centres d’accueil de l’Aide sociale à l’enfance où ils avaient séjourné. Au cours d’un entretien en face à face, les troubles probables somatoformes, anxieux et dépressifs ont été évalués avec le Patient Health Questionnaire (PHQ ; score≥10) et le trouble de stress post-traumatique (TSPT) avec le PTSD Checklist for DSM-5 (PCL-5 ; score≥33). Les associations entre ces quatre troubles et le nombre et type d’évènements de vie traumatiques mesurés avec le Life Events Checklist (LEC-5) ont été analysées à l’aide de modèles de régression logistique, avec un seuil de significativité fixé à p≤0,0125 pour prendre en compte les comparaisons multiples.
Résultats |
19,3 % des JMIE présentaient des troubles somatoformes, 17,6 % une anxiété, 28,7 % une dépression et 20 % un TSPT. Le nombre médian d’évènements traumatiques vécus personnellement sur les 15 types investigués était de 5 [min-max: 0–10]. Les plus fréquents étaient: exposition à la mort accidentelle d’un proche (67,8 %), agression physique (66,1 %), attaque à main armée (47,7 %) et captivité (45,9 %). Le nombre d’événements de vie traumatiques augmentait le risque de dépression (OR (95 %CI) ajusté: 1,56 (1,25–1,96)), de TSPT (1,60 (1,23–2,08)), de troubles somatoformes (1,41 (1,10–1,82), avec, après correction pour comparaisons multiples, une tendance pour l’anxiété (1,33 (1,02–1,72)). L’agression physique était le type d’évènement associé positivement au plus grand nombre de troubles psychiatriques (p≤0,01, pour tous les troubles sauf l’anxiété), suivi par l’exposition comme témoin à mort violente (p≤0,01 pour la dépression et le TSPT) et par l’agression sexuelle (p=0,002 pour le TSPT).
Conclusion |
Les JMIE présentaient une prévalence élevée de troubles psychiatriques, comparée à des valeurs normatives pour les catégories d’âge les plus proches. Malgré les difficultés à établir des comparaisons, les prévalences par catégorie diagnostique étaient proches de celles trouvés dans d’autres études de migrants, mineurs non accompagnés ou adultes. Nous avons mis en évidence un effet cumulatif du nombre d’évènements de vie traumatiques sur ces troubles, qui était robuste aux ajustements pour les facteurs de confusion potentiels. Nous avons aussi constaté une augmentation des troubles, en particulier le TSPT, avec des évènements de type interpersonnels (agressions) et violents. Une évaluation régulière des symptômes psychiatriques avec une prise en charge rapide et adaptée est préconisée, en vue des troubles potentiellement traumatiques vécus dans les pays d’accueil qui viendraient s’ajouter aux évènements subis avant et pendant le parcours migratoire.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Keywords : Psychiatric disorders, Trauma, Migration, Unaccompanied and separated minors, Transition to adulthood
Mots clés : Troubles psychiatriques, Trauma, Migration, Mineurs non accompagnés, Transition à l’âge adulte
Plan
Vol 50 - N° 2
P. 154-161 - avril 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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